Suzanne Charlotte Catherine de Gramont, marquise de Saint Chamond et de Montpezat (1620-1688)

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suzannecharlottedegramont

portrait présumé de Suzanne Charlotte Catherine marquise de Saint Chamond
(portrait d’une dame de l’entourage d’Henriette d’Angleterre duchesse d’Orléans)

Gouvernante des enfants de Philippe duc d’Orléans (Monsieur) et Henriette Anne d’Angleterre (Madame) de 1661 à 1669

Née vers 1620 peut être à Bayonne.
Morte le 20 juillet 1688 soit dans son château de Seméac (Hautes Pyrénées) ou à Pau.

 

Elle est la fille aînée du deuxième mariage de Antoine II de Gramont (né en 1572- mort le 16 août 1644) comte de Gramont, de Guiche, vicomte d’Aster, et 1er duc de Gramont, chevalier de l’ordre du Saint Esprit (1619), chevalier de l’ordre de Saint Michel (1619) et de sa deuxième épouse Claude de Montmorency (née en 1598- morte le 3 avril 1652), épousée le 29 mars 1618, elle-même fille de Louis de Montmorency Bouteville (1560-1615) et de son épouse Charlotte Catherine de Luxe (1565- après 1600).

Antoine II de Gramont s’étant en effet marié, une première fois, le 1er septembre 1601, avec Louise de Roquelaure (morte en 1610), et dont il eut deux fils (demi-frères de Suzanne Charlotte Catherine de Gramont) :

– Antoine III de Gramont, 2ème duc de Gramont (né en 1604 à Hagetmau en Gascogne-mort le 12 juillet 1678 à Bayonne), lieutenant général du roi en Normandie en 1638, et gouverneur de Béarn et de Navarre ; il épousera à Paris le 28 novembre 1634 Françoise Marguerite de Chivré, dame du Plessis (née en 1608-morte en 1689) dont il aura quatre enfants dont la fameuse Charlotte Catherine princesse de Monaco (1639-1678) , Armand comte de Guiche (1637-1673) (qui sera amoureux de la duchesse d’Orléans, Henriette Anne d’Angleterre), et Antoine Charles (1641-1720) qui deviendra le 3ème duc de Gramont .
– Roger de Gramont comte de Louvigny (né en 1606- mort en duel le 18 mars 1629 près de Bruxelles).

Les enfants du 2ème mariage de Antoine II de Gramont et de Charlotte de Montmorency (et frères et sœurs de Suzanne Charlotte Catherine de Gramont) sont donc :

– Henri de Gramont (né en 1619- mort en 1679) comte de Toulongeon, marquis de Séméac, qui sera lieutenant au gouvernement de la Basse Navarre ; destiné à l’église, il s’orientera dans la carrière des armes avec beaucoup de succès. Il meurt sans postérité le 1er septembre 1679, et fait de son héritière unique sa sœur Suzanne Charlotte Catherine de Gramont.
– Philibert de Gramont (né en 1621- mort en janvier 1707), comte de Gramont et vicomte d’Aster, connu pour ses aventures amoureuses relatées par son beau frère Antoine Hamilton. Il épouse (après l’avoir séduite) en 1662 Elizabeth Hamilton , un des fleurons de la cour du roi Charles II. Elle lui donnera deux filles c’est à dire : Marie Elisabeth de Gramont (1667-après 1706) fille d’honneur de la dauphine et Claude Charlotte de Gramont (1662-1739) comtesse de Stafford (voir sa biographie).
– Charlotte Catherine de Gramont (née en 1623-morte en 1714) qui deviendra abbesse de Saint Ausoni d’Angoulème et abbesse de Ronceray.
– Anne Louise de Gramont (née en 1627- morte le 21 juin 1666) qui épousera le 26 juin 1647 Isaac de Pas, marquis de Feuquières (1618-1688) qui sera gouverneur de Verdun, et ambassadeur de Louis XIV en Suède et en Espagne, avec qui elle aura neuf enfants.
– Françoise Marguerite Bayonne (?-?) qui épousera Philippe marquis de Lons.

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On sait peu de choses de son enfance, mais la Grande Mademoiselle la mentionne dans ses Mémoires : elle est à Paris vers 1633 où elle est l’une des compagnes de jeu d’Anne Marie Louise d’Orléans, Melle de Montpensier.


Anne Marie Louise d’Orléans, Melle de Montpensier dont elle fut l’une des compagnes de jeu

A la même époque, sa grande tante, Suzanne de Gramont (née vers 1567) et qui était la tante de son père Antoine II de Gramont, rédige un testament dans laquelle elle nomme Suzanne Charlotte Catherine de Gramont comme héritière, à la condition que celle-ci épouse un des neveux de son mari, Henri des Prez seigneur de Montpezat, qui est mort en 1620, et avec qui elle n’a pas eu d’enfants. Cette grande tante pense que la jeune fille n’aura que l’embarras du choix, son défunt mari ayant jusqu’à douze à treize neveux.

Curieusement, aucun ne désirera épouser la jeune fille lorsque celle-ci fut en âge de se marier vers la fin de l’année 1639. Tallemant des Réaux qui relatera l’affaire dans ses « Historiettes » précise pourtant que la beauté de la jeune fille n’est pas en cause, mais que les prétendants se montrèrent difficile.

Car selon Tallemant  qui la décrit ainsi :
….Ce n’est pas qu’elle ne fut bien faite et d’humeur fort douce, comme elle l’est encore…

Un seul se proposa pour l’épouser, il s’agissait de Louis Mitte de Miolans, fils aîné de Melchior Mitte de Miolans (1586-1649), marquis de Saint Chamond, qui était premier baron du Lyonnais, général des armées du roi, ministre d’état, et ambassadeur du roi à Rome, et de son épouse Isabeau de Tournon (1590-1662).

Les jeunes gens se plurent, les contrats furent dressés, hélas, dans le même temps, le jeune Louis tomba malade et mourut subitement. L’héritage de la grande tante risquait d’échapper à la jeune fille ! Aussitôt le père de Suzanne Charlotte Catherine proposa d’unir sa fille à un autre fils de Melchior Mitte de Miolans. C’est ainsi que la jeune fille épousera le 6 juin 1640 Just Henri Mitte de Miolans, le fils cadet, qui deviendra marquis de Saint Chamond à la mort de son père Melchior, en 1649.

Il sera aussi comte de Miolans, comte d’Anjou, marquis de Montpezat, baron de Septême et seigneur de Diemoz.

Tallemant des Réaux relate cette recherche d’époux ainsi :
...Elle était la fille ainée de Mr de Gramont, et son héritière à condition qu’elle épouserait un des neveux de Mr de Montpezat (Henri des Prez mort en 1620 qui avait épousé Suzanne de Gramont). Or ces neveux étaient douze ou treize en nombre : Mr de Tavannes, le comte de Carces et Mr de Saint Chamond. Cette fille venant en age d’être mariée, on fit signifier à tous ses neveux, l’un après l’autre, la volonté de la testatrice et on prit acte du refus. Tous la refusèrent sauf Mr de Saint Chamond Louis Mitte.. Jamais rien n’a tant surpris les gens car on croyait qu’ils s’entretueraient à qui l’aurait et tous ont épousé depuis des personnes qui ne la valent pas à beaucoup près. L’ainé, Saint Chamond meurt en épousailles, le cadet lui succède. ….

Ce cadet était alors au moment de son mariage capitaine des gardes françaises, et d’un tempérament exécrable. D’une jalousie morbide, il mènera une vie d’enfer à sa jeune femme, qui n’avait pourtant rien à se reprocher (toujours selon Tallemant des Réaux).

De plus, il contaminera sa femme d’une maladie vénérienne dès le soir des noces, la rendant stérile, et la condamnant toute sa vie à avoir une santé délabrée.
Pendant leur vingt quatre ans de mariage, Just Henri Mitte mènera une vie infernale à sa femme, Tallemant des Réaux le décrit ainsi en 1658 :

...C’est un homme fort bizarre, et qui ne la traite pas bien, ainsi d’abord il lui donna de terrible présents de noces, car il la poivra de belle manière. Depuis il a eu vingt fois des jalousies épouvantables et sans fondement. C’est une espèce de fou qui s’incommode. Sans elle, qui y met le plus d’ordre qu’elle peut, il serait déjà ruiné. Depuis peu, en 1658, en septembre comme elle était ici où il l’avait laissée pour leurs affaires, il lui prit un accès de jalousie si furieuse, qu’on écrivit à la dame que tout était à craindre pour elle, si elle retournait au pays. Il lui avait écrit les plus cruelles lettres du monde, et les moindres choses dont il la menaçait, c’était de l’enfermer dans une tour. Après il vint ici et on apaisa un peu sa fureur. On lui avait prédit qu’il serait cocu, cela faisait une partie de ses fougues. …

Car non seulement le marquis de Saint Chamond était un homme au tempérament violent, mais il était aussi un homme qui dépensait sans compter. Il tenait cela de son père, Melchior, qui avait déjà bien malmené ses finances. Au moment de sa mort, il était couvert de dettes, et son fils Just Henri dut composer avec les dettes de son père, en plus des siennes.

Petit à petit le marquis de Saint Chamond va donc vendre ses terres :
-en 1650 la seigneurie de Grézieu le Marché à Jean de Gangnères, lieutenant général des armées du roi, qui érigera cette terre en baronnie pour sa famille le 3 novembre 1650, puis en comté en decembre 1656 (comté de Grezieu Souvigny).
-en 1654, il vend les terres de Septême et Diemoz le 11 decembre 1654 à messire Jean de Dorgeoise, seigneur de la Tivolière, Voiron et Sillans, maréchal des camps et armées du roi. A la signature de l’acte, il est dit « marquis de Saint Chamond et de Montpezat, premier baron du Lyonnais, baron de Septême, seigneur de Diemoz”.
-en 1655 : le 6 juin il vend l’hotel paternel de Paris, rue Saint Denis, (où était mort son père Melchior)
-en 1659 il vend le chateau de la Salle à Pierre Perrachon seigneur de Senozan.
-Il vendit l’hôtel de Chevrières, situé à Lyon sur la place Saint Jean.

Suzanne Charlotte Catherine de Gramont, marquise de Saint Chamond, qui avait la tête sur les épaules, tentera tant bien que mal d’équilibrer les comptes, mais lorsque son mari meurt le 11 décembre 1664 (après être devenu lieutenant général et conseiller du roi), les finances ne sont pas brillantes. N’ayant pas eu d’enfants, l’héritier de son mari (qui se trouve être son jeune frère Armand Mitte) n’héritera qu’une faible portion de ce que leur père Melchior avait pu accumuler.

Quand son mari meurt, la marquise de Saint Chamond a une place solide à la cour de Saint Cloud depuis trois ans. En effet, elle a été préféré à Mme de Motteville pour devenir en 1661 la gouvernante des futurs enfants du couple Philippe d’Orléans et Henriette Anne d’Angleterre, frère et belle sœur de Louis XIV.


Le château de Saint Cloud (domaine de Monsieur et de son épouse Henriette d’Angleterre)

En huit ans de mariage, Henriette Anne d’Angleterre duchesse d’Orléans sera enceinte huit fois, mais outre un fils Philippe (né en 1664 et mort en 1666), elle n’aura que deux filles qui parviendront à l’âge adulte : Marie Louise (née en 1662, morte en 1689) future reine d’Espagne, et Anne (née en 1669-morte en 1728) future reine de Sicile.

Il est étonnant que la marquise de Saint Chamond ait pu accéder à ce poste de gouvernante, n’ayant jamais eu d’enfants elle-même, si l’on ne savait qu’à cette époque, Henriette Anne d’Angleterre soupirait en secret pour le fougueux Armand comte de Guiche, fils de son demi-frère Antoine III de Gramont.

La marquise de Saint Chamond occupera ce poste auprès de la duchesse d’Orléans jusqu’à l’exil et la débâcle de ce même comte de Guiche, coupable d’avoir provoquer la colère de Louis XIV en révélant l’existence de Louise de la Vallière à la reine Marie Thérèse d’Autriche par des lettres falsifiées. Le comte de Guiche exilé, sa parente ne fut pas non plus épargnée, et la marquise de Saint Chamond dut se retirer aux Carmélites de la rue du Bouloir à Paris. Elle y prit le nom de « sœur Thérèse de Jésus ».
Mais contrairement à sa sœur Charlotte Catherine de Gramont, elle n’avait pas la vocation religieuse. Elle décida (puisque Paris et la cour lui était interdit) de se retirer dans son pays natal, le Béarn.

Elle avait toujours entretenu d’excellents rapports avec son beau frère Isaac de Pas, marquis de Feuquières qui s’était retrouvé veuf très tôt de son épouse Anne Louise de Gramont en 1666, elle même sœur de la marquise de Chamond.

Cette dernière qui aimait les enfants se proposa d’élever auprès d’elle les plus jeunes enfants du marquis de Feuquières qui venaient d’être, trop tôt, privés de leur mère. C’est ainsi que la plus jeune des filles du marquis, Louise Catherine de Pas, alla vivre avec la marquise de Saint Chamond.

Les années à venir auraient pu être difficile financièrement pour la marquise de Chamond si son frère ainé, Henri, comte de Toulongeon ne l’avait pas désigné comme héritière, à sa mort survenue en 1679. Elle entra notamment en possession du château de Seméac où elle résidera maintenant la plupart du temps (construit par Henri comte de Toulongeon vers 1680, ce château était un « château magnifique, accompagné de superbes jardins, d’orangeries, de bosquets et promenades délicieuses », il n’en reste rien puisqu’il fut détruit à la Révolution en 1793).

Elle continuera à entretenir une correspondance assidue avec l’une de ses anciennes charges, Marie Louise d’Orléans reine d’Espagne, et bien sûr, avec son beau frère le marquis de Feuquières alors ambassadeur en Suède.


Marie Louise d’Orléans, reine d’Espagne, en 1679 par Mignard, dont elle fut la gouvernante

C’est elle qui organisera le mariage de sa nièce Louise Catherine de Pas, qu’elle élevait comme sa fille, avec Gabriel Ignace de Lavie (1644-1691), maitre des requêtes ordinaires de l’hôtel du roi et conseiller du roi, vers 1679.

Peu de temps après ce mariage, la jeune épousée se retrouva très vite enceinte, et devait accoucher à sept mois de son enfant, une petite fille prénommée Marie Charlotte (qui épousera le 4 novembre 1698 Louis Achille Auguste de Harlay comte de Céli (1678-1739)).

La marquise de Saint Chamond (malade encore une fois et n’ayant pu se déplacer pour l’accouchement qui avait lieu à Barèges) relate l’évènement dans une des lettres qu’elle adressera au marquis de Feuquières, le 21 juillet 1680, datée du château de Séméac :

…Je reçois présentement la nouvelle de la couche de nostre fille (Louise Catherine de Pas), qui me surprend et m’inquiète beaucoup ; elle n’était que dans son septième par tous les calculs qu’on a pu raisonnablement faire, et se portait très bien, sans qu’elle n’ait eu ni chute ni accident ; il est vrai qu’un petit voyage qu’elle fit en chaise à Rébenac, pourrait bien avoir ébranlé son enfant ; enfin elle a fait une fille cette nuit à une heure, et l’on me l’est venu dire ce matin à mon lever ; son mari qui était venu ici dire adieu à la comtesse, et y accompagner le marquis de Feuquières (Antoine du Pas, frère de Louise Catherine), s’en alla, la nuit de devant sur l’avis que quelque mal de reins et d’un peu de fièvre qu’avait eu sa femme, et par là il lui a donné la consolation de se trouver à ses couches. Le pauvre premier président (Gabriel Ignace de Lavie) pleurait comme un enfant, ne l’ayant jamais quittée d’un moment. J’ai encore plus connu que je faisais ma tendresse pour cette pauvre petite femme, dans la lecture de ce que l’on m’en mande, et si j’en avais eu la force, je serais partie dès ce soir pour l’aller trouver. Une espèce choléra-morbus que j’ai depuis quatre jours en suite d’un crachement de sang, qui commence par parenthèse, à venir fréquemment, me met dans une assez grande faiblesse pour n’être pas en état d’entreprendre de faire six grandes lieues, dans un temps de canicule où nous avons de si grandes chaleurs, que j’ai peine à souffrir que mon neveu aille à Barèges, où, bien que ce soit un pays de neige, il ne laisse pas, quand il fait chaud, d’y en faire un très grand. Il se porte très bien, et j’ai eu beaucoup de satisfaction de l’entendre parler de toutes ses affaires et de celles de Mr de Luxembourg ; il a bien servi celui-ci, et a donné en cette rencontre bien des marques de son esprit, de son cœur et de sa générosité. Je ne me souhaiterais à Paris, mon cher frère, que parce qu’il me semble que personne n’agirait comme je ferais dans cette affaire qui est sur le tapis, qui le regarde. Ce n’est point tant l’habileté et l’esprit qui font réussir les choses, qu’un certain soin, affection et chaleur, qui font qu’on ne perd pas un moment du temps si nécessaire à faire réussir un dessein ; il faut le tout remettre entre les mains de Dieu, mon cher frère, qui sait mieux que nous ce qui nous est nécessaire. La petite fille a eu un baptème et l’on croit même qu’elle vivra….


Elizabeth Hamilton, comtesse de Gramont, belle sœur de Suzanne Catherine de Gramont

Dans cette même lettre, elle évoque la visite de son frère Philibert de Gramont et de son épouse Elizabeth Hamilton, ainsi que ses désaccords (d’ordre financier) avec sa sœur l’abbesse Charlotte Catherine de Gramont :

….La comtesse de Gramont (Elizabeth Hamilton) vient de partir tout à l’heure pour s’en retourner à la cour ; il me semble vous avoir déjà dit que j’en étais très contente. J’espère qu’il y aura à l’avenir une très bonne union parmi vos fils et eux ; ils sont les uns et les autres, ce me semble, sur ce pied là, et je suis fort persuadée que vous les y maintiendrez, et que vous conserverez au comte de Gramont (Philibert) l’amitié qui a été toujours entre vous deux. Vous me demandiez par votre dernière lettre, des nouvelles de Mme l’abbessse de Saint Ausony (sa sœur Charlotte Catherine de Gramont) : elle s’en retourna, comme je vous l’ai dit, quinze jours après l’arrivée ici de mon frère et de ma belle sœur, mais ce qui vous surprendra est que nous nous sommes séparées assez mal pour croire qu’il n’y peut plus avoir que le christianisme et la bienséance qui nous obligent à maintenir seulement un commerce ; je ne puis vous en dire d’autre cause qu’une bizarrerie d’humeur que j’ai essuyée dans tous les temps sans vouloir me rebuter ; elle a voulu colorer ses ridicules manières d’une tendresse particulière pour Mr le comte de Gramont mais je crois qu’ils ont été assez clairvoyants, pour connaître que ça a été plus le tempérament qui l’a fait agir que l’amitié ; enfin elle aurait voulu que je me fusse dépouillée, ou pour le moins assez liée pour n’être plus maitresse de ce qui est véritablement à moi ; mais je me suis dispensée de cet état si désagréable, ce qu’elle a trouvé assez mauvais pour faire cent choses si pauvres à dire, que je saurais vous en entretenir…..

Après cette lettre, il ne lui reste que huit ans à vivre, où dans sa correspondance, elle continue à mentionner sa pauvre santé : crachements de sang, saignées quotidiennes, qui achevèrent de ruiner sa santé.

Elle mourut, semble t’il, dans son château de Seméac, le 20 juillet 1688 (ou à Pau), âgée de 68 ans.

Son seul regret c’est qu’elle n’avait jamais reçu l’autorisation du roi Louis XIV de revenir à Paris (cela est il une indication qu’elle prit une part active dans la conspiration des « lettres truquées » du comte de Guiche, son neveu?). La rancune du roi fut, en effet, tenace, et le mystère reste entier…

Sources :
-lettres inédites du marquis de Feuquières.
-Mémoires de Melle de Montpensier.
– Historiettes » de Tallemant des Réaux
-Wikipedia

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