Louise de La Béraudière, Melle de Rouet (1538-1608)

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louisedelaberaudiereFille d’honneur de Catherine de Médicis (1552-1562), dame d’atour de Louise de Lorraine de 1575 à 1590

Née en 1538
Morte en 1608

Louise de la Béraudière est l’unique fille de René de la Béraudière, seigneur de l’Isle Jourdain et de son épouse Madeleine du Fou.

Elle et son frère François ont été élevés dans le Périgord, pays cher à l’écrivain Brantome : ce dernier, dans ses « Dames galantes », parlera longuement de celle qu’on appellera à la Cour de Catherine de Médicis « la belle Rouet » de même qu’il parlera longuement de son autre compatriote, « la belle Limeuil »

Toutes deux belles et blondes, toutes deux périgourdines et filles d’honneur de la reine, allaient faire parler d’elles en participant à « l’Escadron Volant » de la reine Catherine de Médicis, si célèbre pour ses exploits amoureux.

antoine

Antoine de Bourbon, duc de Bourbon

Brantome (qui tombera amoureux à intervalles réguliers des filles d’honneur de la reine) décrit cet Escadron comme « une belle troupe de dames et damoiselles, créatures plutôt divines qu’humaines, qui brillaient aux entrées de Paris et d’autres villes, aux sacrées et superlatives noces des rois de France et de leurs sœurs, à l’entrevue de Bayonne et ailleurs, toutes plus belles les unes que les autres et ornées en de telles fêtes de livrées, toutes plus gentilles les unes que les autres. On les voyait reluire dans une salle de bal, au Palais ou au Louvre, comme étoiles en ciel en temps serein, et qu’il faisait beau les regarder aussi, quand la reine allait par pays, en sa litière étant grosse, ou qu’elle allât à cheval en l’assemblée ! Elles la suivaient à quarante ou cinquante, sur de blanches haquenées bien harnachées, merveilleuses sous leurs chapeaux garnis de plumes qui demandaient l’amour ou la guerre. Elles étaient religieuses de Vénus et de Diane, il fallait qu’elles eussent bien de la sagesse et bien de l’habileté pour se garder de l’enflure du ventre ! »

 Si Isabelle de la Tour d’Auvergne (Melle de Limeuil) est arrivée à la cour en tant que fille d’honneur de la reine Catherine grâce à sa parenté avec celle-ci, Louise de la Béraudière y est arrivée grâce à ses relations féminines.

 En effet, sa mère, Madeleine du Fou a été dans sa jeunesse amenée à la cour du roi François 1er pour devenir fille d’honneur de la seconde épouse de celui-ci, la reine Eléonore d’Autriche en 1532. La mère de Madeleine du Fou, Louise de Polignac, dame de Vigean, était alors dame d’honneur d’Eléonore d’Autriche.

 Rien d’étonnant que la petite fille de Louise de Polignac, Louise de la Béraudière, arrive à l’âge de quatorze ans pour devenir une des filles d’honneur de Catherine de Médicis, en 1552. A ses côtés, il y a là les toutes premières filles d’honneur de la reine qui deviendront célèbres par leur galanterie ou leur sagesse : Isabelle de la Tour d’Auvergne (Melle de Limeuil), Melle de Bourdeille (sœur aînée de Brantome), Melle de Fosseuse, Melle de Chateauneuf, Mademoiselle de Rebours, Mademoiselle de Rohan, Mademoiselle de Ribérac, etc….

 Pendant dix ans, Louise de la Béraudière va servir la reine Catherine et devenir l’une de ses filles d’honneur préférées. Elle entendra et verra bien des choses, surprendra des secrets, approchera tous les princes du sang, tous les courtisans attitrés, assistera à toutes les réceptions, à toutes les fêtes, figurera dans tous les ballets. Elle apparaîtra dans les comédies jouées à la Cour déguisée en nymphe ou en héroine, elle chantera, dansera, déclamera, jouera du luth…

lustrac

Marguerite de Lustrac, maréchale de Saint André

 C’était une fille sensuelle, dont le « visage angélique et l’or radieux de sa chevelure » fit chavirer encore une fois le très sensible Brantome qui lui rédigera un sonnet amoureux :

 Je n’ai eu nul repos depuis que j’eus au cœur

les beaux traits de vos yeux qui me firent malade,

car, soit que seul je sois aux champs, à la bourgade

j’ai toujours le front bas, abattu de langueur

 j’ai voulu éprouver si de Mars la fureur

alentirait mon mal ; mais soit qu’à l’embuscade

je fusse tout nuit transi dans ma salade,

moins je trouvais la paix en tant âpre douleur

 je n’ai jamais, Rouet, souffert douleur pareille

et si, ai de mon sang vu la terre vermeille

de lance, arquebusade, et d’épée en maints lieux !

 Crois donc que l’on n’éprouve en guerre plaie telle

que celle qui nous vient au cœur par les beaux yeux

d’une chaste beauté humainement cruelle.

   Or, la belle Rouet comme on commence à l’appeler à la Cour ne cède pas à Brantome, ni à Claude de Clermont vicomte de Tallard (neveu de Diane de Poitiers) qui la poursuit par ses assiduités et qui l’exaspère au plus haut point. Un jour qu’il lui déclame son amour en la poursuivant dans les couloirs du Louvre, elle lui lance : « si vous m’aimez tant et que vous soyez si courageux que vous dites, donnez vous de votre dague dans votre bras pour l’amour de moi ! » On ne sait s’il suivit son conseil, mais il cessa de l’importuner et mourra en héros à la bataille de Moncontour en 1569.

Consciente du potentiel de séduction de la belle Rouet, Catherine de Médicis décide alors de l’employer à bon escient. Elle souhaite ramener dans le clan catholique Antoine de Bourbon duc de Bourbon, marié à la farouche protestante Jeanne d’Albret reine de Navarre.

coulongesChateau de Coulonges les Royaux

 En tant que chef de la maison de Bourbon, il est le premier prince du sang ; il a d’ailleurs guerroyé toute sa vie pour le roi de France, mais l’influence de sa femme (qui est protestante) risque de déséquilibrer cet équilibre et de le faire basculer dans le camp de la réforme. Or, Antoine de Bourbon entretient des rapports conflictuels avec son épouse : il la trompe abondamment avec de nombreuses maîtresses, il suffit donc de lui trouver une maîtresse suffisamment intelligente et influente pour le faire basculer vers les catholiques, et donc vers le parti de la reine.

 C’est ainsi qu’au début de 1560, Catherine de Médicis donne pour mission à Louise de la Béraudière de séduire le duc de Bourbon, et de le ramener au Louvre, tout en l’amenant à choisir une fois pour toute le parti catholique. Le duc de Bourbon est connu pour sa bravoure, c’est un bel homme, un athlète, et il est âgé de quarante deux ans. Il est père d’un petit garçon de sept ans, Henri, qui deviendra plus tard notre roi Henri IV (et qui héritera aussi de la galanterie de son père).

 La mission n’effraie pas la belle Rouet, elle aime les militaires et Antoine de Bourbon possède cet atout irrésistible du conquérant auquel rien ne résiste, et d’ailleurs, il ne lui résiste pas ! Tout au long de l’année 1561, la belle Rouet va devenir la maîtresse du duc de Bourbon : ils ne peuvent se passer l’un de l’autre, et pour une fois, Antoine de Bourbon reste fidèle à sa maîtresse, et ce pendant toute une année.

 Au lit, les arguments de la jeune femme font hésiter l’homme de guerre. Même s’il est proche de la Réforme (et des idées des protestants), la perspective d’une carrière militaire prestigieuse a vite raison de ses doutes. Il décide de se rallier ouvertement au catholicisme (au vif désespoir de Calvin), et Catherine de Médicis (alors Régente) le récompense en le nommant lieutenant général du royaume.

 La belle Rouet est folle de joie de voir son amant recevoir ce titre glorieux, et elle est d’autant plus ravie qu’elle est tombée follement amoureuse d’Antoine de Bourbon. De plus, malgré les précautions prises pour se garder de « l’enflure de ventre », elle est enceinte de son amant. Elle sait que la reine Catherine désapprouve que ses filles d’honneur tombent enceintes, mais sa mission ayant été réussie, elle s’inquiète peu de la réaction de la reine.

montaigneMichel de Montaigne

 C’est la réaction de son amant qui la surprend et la blesse le plus : Antoine de Bourbon a déjà plusieurs bâtards à son actif, et l’idée que sa blonde maîtresse va bientôt enfanter le pousse à porter ses yeux ailleurs. A la cour, il tombe sous le charme de Marguerite de Lustrac, la belle Maréchale de Saint André, qui ne s’est jamais fait mystère qu’elle souhaitait avoir le duc de Bourbon dans son lit. Incapable de rester fidèle à Louise de la Béraudière, Antoine de Bourbon devient l’amant peu discret de la belle Saint André. Cette dernière vivait dans le luxe dans ses châteaux de Coutras, et de Valéry en terre picarde, et la belle Rouet financièrement ne pouvait entrer en compétition avec elle. Elle fondit en larmes amères lorsqu’elle apprit la trahison de son amant. Il faut dire aussi que la technique de séduction de la maréchale de Saint André1 était efficace : elle aimait apparaître nue, allongée sur son lit, parée de ses seuls bijoux lorsqu’elle convoquait ses amants dans sa chambre.

 La reine, pour une fois, pardonna à sa fille d’honneur sa grossesse malheureuse et lui permit d’accoucher dans la sérénité et le 30 mars 1562, Louise de la Béraudière accouchera d’un garçon de sept livres qu’elle prénommera Charles. Ce gros bébé joufflu devait devenir plus tard archevêque de Rouen, évêque de Comminges et évêque de Lectoure ! Il devait demeurer toute sa vie fidèle à son demi-frère, le futur Henri IV.

 Alors qu’elle se remet de ses couches, Louise de la Béraudière apprend qu’Antoine de Bourbon a délaissé la maréchale de Saint André et qu’il s’est replongé dans la guerre contre les protestants. Il n’a cependant pas cherché à la revoir, mais exprime quand même le désir de voir son fils nouveau né. Elle comprend alors que leur liaison est belle et bien finie. Cet incorrigible séducteur est déjà à la recherche d’une nouvelle maîtresse. Mais alors qu’il assiste au siège de Rouen (tenue par les protestants), il est tué d’un coup d’arquebuse qui lui brise les reins, alors qu’il se soulageait sur un parapet en face de la ville assiégée. Il meurt à l’âge de quarante quatre ans, le 17 novembre 1562, dans d’horribles souffrances sur la barge qui le ramène à la ville des Andelys.

 C’est son frère cadet, Louis de Bourbon Condé, prince de Condé, qui reprendra le flambeau des protestants, et qui obligera la reine Catherine de Médicis à dépêcher une autre de ses filles d’honneur, Isabelle de la Tour d’Auvergne dans le but de le séduire (voir son histoire dans le webzine de mars 2012).

 Quant à Louise de la Béraudière, devenue mère célibataire, elle ne peut plus rester à la Cour en tant que fille d’honneur de la reine. Cette dernière lui propose alors de lui trouver un mari. Le choix de la reine se porte sur Louis de Madaillan d’Estissac, grand seigneur du Périgord, et du Poitou, gouverneur de La Rochelle et de l’Aunis, qui a de plus été reçu chevalier de l’ordre de Saint Michel en 1552. Le seul obstacle qui fait grimacer Louise est l’âge de son futur époux : il a soixante ans, et a déjà trois filles d’un premier mariage (plus âgées que la belle Rouet et toutes déjà mariées). Mais le choix de la belle Rouet est restreint et elle finit par accepter le parti de la reine.

brantomePierre de Bourdeilles (Brantome)

Elle épouse Louis de Madaillan d’Estissac à la fin de l’année 1562 et part vivre en Poitou au château de Coulonges les Royaux, un château ciselé comme un bijou et meublé avec grâce. Là, la nouvelle Mme d’Estissac va s’installer dans une vie de province où elle va trouver auprès de son mari un compagnon attentif à ses désirs ; la vie maritale va assagir l’ancienne fille d’honneur qui va donner deux enfants à son époux en l’espace de trois ans : un fils, Charles, en 1563 et une fille Claude, en 1564. Son nouvel époux accepte d’élever dans sa maison le petit bâtard du duc de Bourbon qui grandira dans la religion catholique.

 Elle aurait sans doute continué à donner des enfants à son époux si celui-ci n’était pas mort brusquement en 1565, laissant une jeune veuve de vingt sept ans. Cette même année, elle reçoit en son château de Coulonges la reine Catherine de Médicis et le jeune roi Charles IX revenant de Bayonne. Elle y retrouve aussi Brantome qui la déclare plus belle que jamais, embellie par les maternités. Mme d’Estissac, dans ses voiles de veuve, va donc faire face à la horde de deux mille personnes, piétons et cavaliers avec chariots et bagages, chiens de meutes, valets de toutes sorte, tapisseries et mobilier, plus les fourgons de cuisine, qui, par un beau soir d’été envahissent son paisible domaine de Coulonges.

 Elle suscite de nouveau l’admiration et les prétendants se pressent auprès d’elle, mais la belle Mme d’Estissac les repousse tous, peu empressée de se remarier. Elle est encore jeune et belle, et elle entend bien profiter de sa liberté et de ses enfants qu’elle va élever avec panache. Ce qui ne l’empêche pas de trouver l’un de ses voisins bien attirant, et le sentiment est réciproque. Il s’agit de Michel Eyquem de Montaigne (le célèbre auteur des « Essais ») qui n’a pas pu s’empêcher de tomber sous le charme de cette veuve blonde et charmante, qui se révèle aussi être une femme érudite.

 Les deux correspondent énormément, et se voient aussi beaucoup (150 km les séparent quand même), déclenchant bientôt les rumeurs (Montaigne est marié à une femme acariâtre et infidèle). Brantome est le premier à en prendre ombrage, il n’aime pas Montaigne (qui vient d’une noblesse de robe) et il se désole que la belle Rouet le rejette (lui!) pour un écrivaillon : tant qu’à faire de tomber amoureuse d’un voisin, elle aurait du le choisir lui (ne sont ils pas tous deux périgourdins?). Mais celle dont il a vanté jadis « le teint vermeil, la grande grâce, et l’angélique feu » aime la compagnie de Montaigne, et suit souvent ses avis dans ses conseils avisés.

 Or, les finances de Mme d’Estissac ne s’arrangent pas avec les années, d’abord elle doit, à la mort de son mari, faire les comptes et partager le patrimoine de son mari avec les filles de ce dernier nées de son premier mariage : Mme de Lauzun et Mme de Vendome. Puis, elle doit mettre de côté le patrimoine de son fils et de sa fille. Tant et si bien qu’elle en vient à la conclusion qu’il lui faut impérativement se remarier, et si possible avec un mari riche. Montaigne ne peut être pris en compte (il est marié, même s’il est mal marié!), Brantome ne l’attire pas, et les prétendants se sont fait plus rare au fil des années (elle est maintenant âgée de trente cinq ans), aussi, Mme d’Estissac se décide à demander l’avis de Catherine de Médicis, qui l’a toujours tenue en haute estime.

 La reine Catherine qui a toujours aimé organiser le mariage de ses filles d’honneur lui déniche la perle rare : il s’agit de Robert de Combaud, seigneur d’Arcis sur Aube qui est le premier maître d’hôtel du roi. Il a été fait chevalier de Saint Michel par Charles IX et du Saint Esprit par Henri III. Il met à la disposition de Louise de la Béraudière, à titre de douaire et de dot, la promesse royale de de cession du revenu de l’évêché de Cornouailles, soit 20 000 écus.

 Les noces sont alors prévues pour le début de l’année 1580 : elles déclenchent les libelles et les sarcasmes : on appelle le futur mari le « cornu de Cornouailles » et Pierre de l’Estoile dans son journal de Paris ironise sur la dot promise par le futur :

 Pour épouser Rouet avoir un évéché

n’est ce pas à Combaud sacrilège péché

dont le peuple murmure et l’église soupire ?

Mais quand de Cornouaille on oiy dire le nom

digne du mariage on estime le don

et au lieu d’en pleurer, chacun n’en fait que rire.

 Robert de Combault a le même âge que Louise, il est même fort vraisemblable que Louise l’ait connu lorsqu’elle était demoiselle à la Cour. En fait, ce mariage s’avérera extrêmement heureux. Dans les premières semaines de son nouveau mariage, Montaigne réapparaît auprès de Louise et lui propose d’emmener avec lui son fils Charles d’Estissac dans le long voyage qu’il va entreprendre pour l’Italie, en passant par la Suisse et l’Allemagne.

225px-Catherine_de_Medicisla reine Catherine de Medicis

 Le jeune garçon n’a que dix ans, mais Louise s’enthousiasme pour le projet et demande à la reine mère de nantir son fils de lettres du roi accréditant le jeune d’Estissac auprès du Saint Père et de l’ambassadeur de France à Rome. Une fois arrivé à Rome, le jeune garçon fut le premier à être autorisé à baiser la mule du pape ! Il fréquentera les écoles et se perfectionnera en escrime avec des maîtres italiens, ce qui devait lui être fatal quelques années plus tard….

 Les années passant, la belle Rouet s’installe avec bonheur dans ce deuxième mariage, et elle réside le plus souvent à Paris auprès de ce mari qu’elle apprend à aimer. Elle va lui donner deux filles : d’abord Claude en 1574, puis Louise en 1575. Elle reprend contact aussi avec son fils bâtard né de sa liaison avec Antoine de Bourbon : il est entré dans les ordres et va gravir les échelons de la carrière religieuse avec brio.

 Après la naissance de sa deuxième fille, Louise, en 1575, Mme de Combault est choisi par Henri III pour devenir dame d’atour de son épouse Louise de Lorraine, poste qu’elle tiendra jusqu’en 1590. A la mort tragique d’Henri III par assassinat, Louise et son époux porteront leur appui au jeune Henri de Navarre, qui devenu le roi Henri IV saura se montrer reconnaissant envers l’ancienne fille d’honneur de Catherine de Médicis.

Les dernières années de Louise seront assombris par la mort de ce fils tant aimé, Charles d’Estissac, à l’occasion d’un duel à l’âge de vingt trois ans en 1586. Il était le second témoin du prince de Carency, provoqué en duel par le comte de Biron, car tous les deux se disputaient la main d’Anne de Caumont (fille de la maréchale de Saint André, l’ancienne rivale de Louise de la Béraudière). Ainsi, le fils de Louise mourra stupidement pour défendre l’honneur de la fille de l’ancienne rivale de sa mère… Dans ce duel, Carency mourra, ainsi que ses deux témoins d’Estissac et d’Abadie : l’ironie veut que la fiancée tant disputée épousera plus tard le frère cadet du prince de Carency et Biron finira sur l’échafaud condamné par Henri IV à avoir la tête coupée pour trahison (il avait conspiré contre le roi avec les Espagnols).

 Un an plus tard, Mme de Combault mariait sa fille Claude d’Estissac au jeune François de la Rochefoucauld le 27 mars 1587 : par ce mariage, la jeune fille, héritière de son frère décédé amènerait la seigneurie et les titres d’Estissac dans la maison de la Rochefoucauld.

 En 1592, elle apprend la mort de son ami Montaigne, mort à l’âge de cinquante neuf ans.

 En 1595, elle maria sa fille Claude de Combault (devenue baronne d’Arcis sur Aube) à un seigneur normand Charles baron de Clère (qui se substituera à son frère ainé, fiancé à Claude, mais mort quelques mois plus tôt à la guerre). Quant à sa dernière fille, Louise de Combault, elle épousera un an plus tard René de Maricourt, baron de Mouchy le Chatel.

 C’est son mari qui meurt le premier en 1601 ; son éternel soupirant, Brantome (Pierre de Bourdeilles) ne mourra qu’en 1614, laissant à la postérité dans ses « Dames galantes » la description de la belle Rouet qu’il comparait aux beaux feux de l’aurore :

 Il verra donc, Rouet, que maintenant j’adore,

paraître dans le ciel avec un trait d’amour

 Celle qui avait connu un amour trahi, un mariage arrangé, et un mariage heureux devait s’éteindre, paisiblement, à l’age de 70 ans, en 1608.

1: c’est la même maréchale de Saint André dont on a parlé dans le Webzine de février 2012 (dans l’histoire de « Isabelle de la Tour d’Auvergne, Melle de Limeuil » : une fois veuve en 1562, elle tentera de se faire épouser par le frère cadet d’Antoine de Bourbon, Louis de Bourbon 1er prince de Condé, alors amant de la belle Limeuil.

 

Descendants de Louise de La Béraudière (la belle Rouet)

Jusqu’aux petits-enfants.

Louise de La Béraudière, née en 1538, décédée en 1608 (à l’âge de 70 ans), fille d’honneur de Catherine de Médicis (1552-1562), dame d’atour de Louise de Lorraine de 1575 à 1590.
Relation avec Antoine, duc de Bourbon, duc de Vendôme (2e, 25 mars 1537 – 17 novembre 1562), duc de Beaumont (2e, 14 septembre 1550 – 17 novembre 1562), roi de Navarre (Antoine III, 25 mai 1555 – 17 novembre 1562), duc d’Albret (décembre 1556 – 17 novembre 1562), né le 22 avril 1518, château, La Fère (Aisne), tué le 17 novembre 1562, en péniche sur la Seine proche des Andelys (Eure), inhumé, Saint Georges, Vendôme (Loir-et-Cher) (à l’âge de 44 ans), lieutenant-général du royaume, dont

  • Charles, né le 30 mars 1562, décédé le 15 juin 1610, Rougemont, inhumé en 1610, choeur de l’église de Marmoutier (37) (à l’âge de 48 ans), évêque de Comminges (1569), évêque de Lectoure (1590), abbé de Marmoutier, archevêque de Rouen (1594-1610).

Mariée vers 1561 avec Louis de Madaillan, baron d’Estissac, né après 1506, décédé en 1565, panetier du dauphin pendant son enfance, plus tard gouverneur de La Rochelle et d’Aunis puis lieutenant général en Poitou, dont

Mariée en 1573 avec Robert de Combault, seigneur d’Arcis-sur-Aube (2 avril 1583), décédé en 1601, chevalier, premier maître d’hotel du Roy Henri III, capitaine des gardes de la reine Louise, dont

Mariée après 1625 avec François de Normanville, seigneur du Bauscolle, décédé après 1625, cité dans un acte de 1644 (Me Remi de La Gombaude, notaire à Vernon: AD Eure: E 1601; f°201).

Total: 11 personnes (conjoints non compris).

 

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