Louise Gabrielle de La Baume Le Blanc, comtesse de Plessis Praslin, vicomtesse de Saint Jean, duchesse de Choiseul (1665-1698)

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Portrait en « Diane » par Jean Baptiste Oudry

Dame d’honneur de la reine Marie Thérèse d’Autriche de 1681 à 1683

Née vers 1665 à Paris
Morte le 7 novembre 1698 à Paris
Enterrée église des Feuillants rue Saint Honoré à Paris (peut être)

Louise Gabrielle de la Baume le Blanc est la nièce de la favorite de Louis XIV, Louise de la Baume le Blanc, duchesse de la Vallière. Elle est née du mariage du frère de celle-ci, Jean François de la Baume le Blanc, marquis de la Vallière (1642-1676) et de son épouse légitime Gabrielle Glé de La Costardais (1648-1707).

Sa naissance a lieu en 1665 (soit deux ans après le mariage de ses parents), et elle est le premier enfant du couple (qui en comptera quatre). Toute jeune elle est élevée avec Marie Anne de Bourbon, Melle de Blois, future princesse de Conti, la fille survivante des enfants du roi Louis XIV et de sa favorite Louise de La Baume le Blanc, duchesse de la Vallière. Marie Anne de Bourbon (Melle de Blois) et Louis Gabrielle de la Baume le Blanc n’ont qu’un an d’écart.

duchessedechoiseulPortrait par Jean Baptiste Oudry

Le 16 janvier 1680, Marie Anne de Bourbon épouse Louis Armand de Bourbon Conti (1661-1685), prince de Conti, et quelques mois plus tard, le 30 juillet 1681, Louise Gabrielle de la Baume le Blanc épouse à son tour César Auguste de Choiseul, comte de Plessis Praslin ,qui est le 4ème fils de César duc de Choiseul (1598-1675) et de son épouse Colombe le Charron (1603-1681). Le mari de Louise Gabrielle de la Baume le Blanc est âgé de 44 ans, la mariée n’en a que seize. Il ne s’agit pas d’un mariage d’amour, mais son mari est un homme de guerre redoutable très apprécié de Louis XIV.

Fils cadet, César Auguste de Choiseul a porté pendant toute sa jeunesse le titre de chevalier de Plessis Praslin, il a été chevalier de Malte puis abbé commandataire des abbayes de saint Sauveur de Rhedon et de Bonneval. Cet homme né pour l’action a bientôt montré que la vie écclésiastique ne lui convenait pas du tout. Il sert en qualité de colonel d’un régiment d’infanterie et est pourvu en 1669 d’un brevet de maréchal de camp pour aller servir à Candie. Il s’est ensuite trouvé au siège d’Arnheim en Hollande en 1672, où son frère ainé, Alexandre de Choiseul (âgé de trente huit ans) a été tué. C’est à ce moment qu’il prend le titre de comte de Plessis Praslin.

cesaraugustedechoiseulCésar Auguste de Choiseul, mari de Louise Gabrielle de La Baume Le Blanc, futur 3ème duc de Choiseul

En juillet de la même année, il investit et reçoit la soumission de la ville de Gusep sur le Rhin. Il fait brillamment la campagne de 1673 sous les ordres de Turenne, et le roi Louis XIV le nomme lieutenant général le 25 février 1677. César de Choiseul, père de César Auguste meurt en 1675, il était alors premier gentilhomme de la chambre du duc d’Orléans, frère de Louis XIV (fonction qui reviendra à son fils Cesar Auguste, neuf ans plus tard).

En attendant, César Auguste de Choiseul se retrouve au siège de Valenciennes, de St Omer et de la bataille de Cassel. En 1678, il est aux sièges de Gand et d’Ypres.

280px-Siège_d'Ypres_en_1678Le siège d’Ypres en 1678

Lors d’un bref passage à Paris, il décide de prendre une épouse. Or, la mère de César Auguste de Choiseul n’est autre que Colombe le Charron la 1ère dame d’honneur de la duchesse d’Orléans, Madame Palatine. Elle connait bien la cour, et notamment les partis intéressants pour qui souhaite se marier. Elle oriente le choix de son fils vers la nièce de l’ancienne favorite du roi. L’homme de guerre rencontre la toute jeune Louise Gabrielle de La Baume Le Blanc qui est ravissante. Il en devient très vite amoureux et l’épouse. La nouvelle comtesse de Plessis Praslin devient dès l’année de son mariage (en 1681) dame d’honneur de la reine Marie Thérèse d’Autriche.

marie_therese_bdMarie Thérèse d’Autriche, épouse de Louis XIV

Elle retrouvera parmi les dames de celle-ci sa propre mère, Gabrielle Glé, marquise de la Vallière.Le premier enfant de Louis Gabrielle de la Baume le Blanc nait le 30 janvier 1683, il s’agit d’une fille Marie Louise Gabrielle de Choiseul. N’ayant pas le temps de s’occuper de cet enfant, la comtesse de Plessis Praslin (en accord avec son époux et comme le veut les coutumes d’éducation de l’époque) confie la petite fille à la soeur de son mari, Marie Chrétienne de Choiseul (1640-1712) qui est abbesse du Sauvoir près de Laon. En juillet de la même année (1683) la reine de France Marie Thérèse d’Autriche meurt.

0Abbaye du Sauvoir sous Laon (abbaye cistercienne qui a disparu sous la Révolution)

La comtesse de Plessis Praslin se retrouve sans charge. Le hasard veut que son mari soit devenu un mois auparavant le 3ème duc de Choiseul à la mort de son neveu César Auguste de Choiseul (2ème duc de Choiseul) mortellement blessé à l’âge de vingt ans au siège du Luxembourg. Louise Gabrielle de la Baume devient alors duchesse de Choiseul. Son mari devient duc et pair. Dans le même temps, le roi Louis XIV nomme son époux gouverneur du pays de l’évéché et de la ville de Toul en 1684. En 1685, le nouveau duc de Choiseul est reçu au Parlement.

imagesla ville de Toul

Le 10 novembre 1688, Louise Gabrielle de la Baume donne naissance à un fils, César de Choiseul. La même année, en décembre, le roi Louis XIV fait du duc de Choiseul un chevalier des ordres du roi.

En août 1690, le duc de Choiseul apprend la mort de son fils unique alors qu’il se trouve dans l’armée, en Flandre, et qu’il se distingue en commandant l’arrière à la bataille de Fleurus. En 1692, il commande la maison du roi à la bataille de Steinkerque. Le 5 octobre de la même année, Louise Gabrielle de la Baume donne naissance à sa deuxième fille Marie Louise Thérèse de Choiseul. La nouvelle née rejoint bien vite sa soeur ainée à l’abbaye du Sauvoir de Laon, au bon soin de l’abbesse qui est leur tante paternelle.

louise-de-la-valliere-oval-2Louise de la Vallière, favorite de Louis XIV et tante de Louise Gabrielle de la Baume le Blanc

En 1693 éclate la première fissure du couple qui va mener à leur séparation : Louis XIV nommera cette année là plusieurs maréchaux de France, mais se refusera à nommer le duc de Choiseul en raison de la conduite scandaleuse de son épouse la duchesse de Choiseul.

Saint Simon raconte ainsi dans ses Mémoires :

Elle était belle et faite en déesse et ne bougeait d’avec Mme la Princesse de Conti dont elle était cousine germaine et intime amie. Elle avait eu des galanteries en nombre et qui avaient fait grand bruit. Le roi, qui craignait cette liaison étroite avec sa fille lui avait fait parler puis mortifiée, ensuite éloignée, et lui avait après toujours pardonné La voyant incorrigible et n’aimant pas les éclats lui même il le voulut faire par le mari, et se défaire d’elle une fois pour toutes.

419px-Marie-Anne_de_Bourbon_by_Pierre_MignardMarie Anne de Bourbon future princesse de Conti, fille bâtarde de Louis XIV et cousine de Louise Gabrielle de La Baume le Blanc (portrait par Mignard)

Gabrielle de la Baume le Blanc s’était laissé entrainé dans la vie galante peu de temps après son mariage. Toujours amie avec la princesse de Conti, sa cousine, elle était devenue pendant quelques mois la maitresse du Dauphin, fils du roi, puis celle du Maréchal de Luxembourg.

Ces liaisons n’étant guère discrètes, Louis XIV aurait aimé que le duc de Choiseul sermonne son épouse (toujours selon Saint Simon) :

Il se servit pour cela de la promotion et chargea M. de la Rochefoucauld ami intime du duc de Choiseul de lui représenter le tort que lui faisait le désordre public de sa femme, de le presser de la faire mettre dans un couvent, et de lui faire entendre s’il avait peine à s’y résoudre, que le baton qu’il lui destinait était à ce prix. Ce que le roi avait prévu arriva. Le duc de Choiseul, excellent homme de guerre, était d’ailleurs un assez pauvre homme, et le meilleur homme du monde. Quoique vieux, un peu amoureux de sa femme qui lui faisait accroitre une partie de ce qu’elle voulait, il ne put se résoudre à un tel éclat : tellement que M. de la Rochefoucauld, à bout d’éloquence, fut obligé d’en venir à la condition du baton.

332px-Detail_of_The_family_of_the_Grand_Dauphin_showing_Louis_of_France_by_MignardLouis, le Grand Dauphin, fils de Louis XIV et amant éphémère de Louise Gabrielle de la Baume le Blanc (par Mignard en 1687)

En bref, si le duc de Choiseul mettait sa femme au couvent, il pouvait peut être espérer être nommé maréchal, voici ce qui arriva (toujours selon Saint Simon) :

Cela même gâta tout. Le duc de Choiseul s’indigna que la récompense de ses services et de la réputation qu’il avait justement acquise à la guerre se trouvat attachée à une affaire domestique qui ne regardait que lui et refusa avec une opiniatreté qui ne put être vaincue. Il lui en couta le baton de maréchal de France, dont le scandale public éclata. Ce qu’il y eut de pis pour lui, c’est que sa femme bientôt après fut chassée et qu’elle en fit tant que le duc de Choiseul enfin n’y put tenir et la chassa de chez lui, et s’en sépara pour toujours.

755_001Le chateau de Savoisy (Côte d’Or) qui appartenait à César Auguste de Choiseul fut vendu en 1690 à Albert Frérot

En 1693, le couple se sépare : le duc de Choiseul lorsqu’il résidera à Paris ira loger au Temple, et la duchesse réside désormais rue de Verneuil. Mais la séparation n’implique pas que les deux époux ne se voient pas : le duc se rend parfois rue de Verneuil.

En 1694, les deux filles de Louise Gabrielle de la Baume sont baptisées à l’Abbaye du Sauvoir le 30 janvier. Le duc de Choiseul, absent, envoit trois personnes pour le représenter à la cérémonie.

Vers 1696, la duchesse de Choiseul entame une liaison avec un homme de sept ans son cadet. Ce grand séducteur n’est autre que Louis Joseph d’Albert de Luynes (futur prince de Grimberghen, voir l’article qui lui est consacré). La duchesse tombe enceinte au début de l’année 1697 (à une époque où son mari, dont elle est séparé, réside à Paris).

louisjosephdalbertdeluynesLouis Joseph d’Albert de Luynes, amant de Louise Gabrielle de la Baume le Blanc

Louise Grabrielle de la Baume le Blanc accouche d’une fille le 8 octobre 1697 dans son hotel de Paris rue de Verneuil. Cette fille fut ondoyée par le sieur Helvetius medecin qui l’avait accouché. L’enfant fut mise en nourrice à Meudon chez la nommée Martine Loin, veuve de Jean Demarne, jardinier dans le parc de Meudon. Mal remise de ses couches, atteinte d’une maladie des poumons, la duchesse de Choiseul va tomber malade victime d’une maladie de langueur et meurt le 7 novembre 1698 à Paris, rue de Verneuil.

Saint Simon relate la mort de la duchesse de Choiseul dans ses mémoires :

la duchesse de Choiseul, mourut aussi en même temps, pulmonique, belle et faite au tour, avec un esprit charmant, et à la plus belle fleur de son age, mais d’une conduite si déplorable, qu’elle en était tombée jusque dans le mépris de ses amants.. son mari, amoureux et crédule, jusqu’à en avoir quitté le baton de Maréchal de France, brouillé et séparé après coup, ne voulut pas même la voir à sa mort ».

1706---princesse-de-Conti--Hyacinthe-Rigaud-Marie Anne de Bourbon, princesse de Conti par Hyacinthe Rigaud

Au moment de mourir, la duchesse de Choiseul recommandera ses deux filles ainées à la princesse de Conti, et en ce qui concerne sa troisième fille, elle la confiera à Marie Françoise de Pompadour, la marquise d’Hautefort son amie (qui n’avait pas d’enfants) ainsi qu’à Charles François de la Baume le Blanc, marquis de la Vallière, son frère qui est donc au courant de l’existence de cette troisième fille de sa soeur.

La duchesse de Choiseul confie à la marquise d’Hautefort deux de ses portraits et quelques effets pour les remettre à ladite troisième fille. L’enfant est retirée de la nourrice de Meudon par la marquise de Hautefort et est confiée à une nommée La Salle Boulangère, rue Princesse. Elle lui donne comme gouvernante la nommée Adrienne Catherine Thomas qui la sert jusqu’à ses quatorze ans. A l’âge de deux ans, la marquise d’Hautefort décide d’élever l’enfant chez elle, et lui donne le nom de Melle de Saint Cyr jusqu’à sa majorité. Le duc de la Vallière continue de la voir lorsqu’il se rend chez la marquise de Hautefort. A sa majorité, la jeune fille qui a reçu les prénoms d’Augustine Françoise entre au couvent des Carmélites de la rue de Grenelle.

charles_francois.0.de_la_baume_le_blancCharles François de la Baume le Blanc, marquis, puis duc de la Vallière, frère de Louise Gabrielle de la Baume le Blanc (par Jean Baptiste Oudry en 1720)

A la mort de la duchesse de Choiseul, Latouche, intendant du duc fut chargé de la tutelle onéraire des deux filles ainées du couple. La fille ainée (Louise Gabrielle) fut retirée de l’abbaye du Sauvoir pour être transférée au monastère de Conflans. La soeur ainée du duc de Choiseul, la comtesse de Maugiron, fera de Louise Gabrielle (la fille ainée) sa légataire universelle.

Six mois après la mort de son épouse, le duc de Choiseul se remarie le 2 mai 1699 avec Marie Bouthillier, fille de Léon Bouthillier, comte de Chavigny, et veuve depuis sept ans de Nicolas Brulart, marquis de la Borde. La mariée a cinquante trois ans et est riche., le marié a soixante deux ans et n’est pas loin d’être ruiné.

875_001Chateau de Saint Jean dans l’Yonne qui appartenait à César Auguste de Choiseul

En 1704, le duc de Choiseul, ayant conservé au décès de son épouse tous les meubles de la comunauté consentit par un acte du 16 juin qu’une partie des meubles des chateaux de Choiseul et de Praslin appartiendraient à ses deux filles pour la somme de 6000 livres pour leur tenir lieu de la moitié des meubles trouvés au décès de sa femme la duchesse de Choiseul.

Le 2 avril 1705 le duc de Choiseul décède en son domicile de la rue Royale, et est enterré auprès de ses parents à l’église des Feuillants à Paris le 12 avril 1705 à l’age de soixante dix huit ans : il avait fait deux testaments, l’un le 19 juin 1701 et l’autre le 10 juillet 1704 : l’objet de ces deux testaments étaient de racheter par ses aumones, les négligences de ses devoirs pendant qu’il avait été dans l’état écclésiastique. Il dispose ainsi de 100 000 livres à cette tache, et il précise bien que cette somme lui avait été donnée par sa seconde épouse Marie Bouthillier, et qu’il ne la retire nullement de l’héritage de ses deux filles qu’il cite dans ses deux testaments.

180px-FeuillantConventEglise des Feuillants à Paris, lieu de sépulture de César Auguste de Choiseul

Les enfants étaient jeunes au décès de leur mère mais la vie fastueuse de leur père le duc de Choiseul avait épuisé sa fortune. Il était entièrement ruiné au moment du décès de sa femme. Son principal créancier était le duc de la Vallière, son beau frère, qui, sa soeur morte fit saisir réellement la terre d’Origny en Thiérache le 21 mai 1699. Les formalités d’expropriation remplies, Origny lui fut adjugée par arrêt du Parlement le 23 aout 1707 moyennant le prix principal de 18 100 livres outre les frais de criée et de l’arrêt. Les revenus de la terre d’Origny avaient été saisis dès 1690 à la requête d’un autre créancier des ducs et duchesse de Choiseul, M. Nicolas Le Vasseur, conseiller du roi au Parlement. Les filles du duc de Choiseul se trouvèrent sans la moindre fortune au décès de leur père.

Aux deux filles ainées, Marie Louise Gabrielle et Marie Louise Thérèse, le roi fit une pension de 2 000 livres chacune. Il n’est nulle fait mention de la dernière.

En 1710, l’ainée des enfants, Marie Louise Gabrielle de Choiseul tombe gravement malade au Monastère des Filles de Sainte Marie où elle était pensionnaire, et elle décéda quinze jours plus tard le 19 mai 1710 à l’âge de vingt sept ans. Le roi reporta la pension de l’ainée sur la fille cadette, ainsi Marie Louise Thérèse de Choiseul fut gratifiée de 1 000 livres de pension par brevet du 11 mai 1710. Elle devait mourir aussi, sans être mariée, en 1720 à l’âge de vingt huit ans.

La+visitation+I+SilvestreLe Monastère des Filles de Sainte Marie, rue Saint Antoine à Paris

Mais il existait une autre enfant du couple Choiseul, la petite dernière, Augustine Françoise née le 8 octobre 1697 qui n’avait jamais été cité par son père dans son testament ni gratifiée d’une pension par le roi. Elle avait été élevée par la marquise de Hautefort, amie de sa mère sous le nom de Melle de Saint Cyr et son existence, curieusement était demeurée dans l’ombre. La légitimité de sa naissance fut contestée par son oncle (qui prétendait qu’elle était issue d’une liaison de sa soeur la duchesse de choiseul avec le chevalier de Luynes) et Augustine Françoise de Choiseul l’assigna en justice.

Le 30 juin 1723 elle porte plainte contre deux de ses oncles maternels : Charles François de la Baume le Blanc marquis de la Vallière (devenue 1er duc de la Vallière cette même année), et le frère de celui-ci, Maximilien Henri de la Baume le Blanc chevalier de La Vallière. Elle demende la restitution des fonds, des fruits des biens qui lui apparteiennent non seulement comme héritière par bénéfice d’inventaire de M le Duc, et de Mme la duchesse de Choiseul ses père et mère, mais aussi comme héritière de la dame marquise de la Vallière son aieule maternelle. (Gabrielle Glé).

524_001Le chateau de la Costardais à Médréac (Ille et Villaine) berceau de la famille de Glé

Le duc de la Vallière rétorque en soulignant que l’enfant est né d’un adultère. En effet, à la naisance d’Augustine Françoise, il y avait quatre ans que le duc et la duchesse ne vivaient plus ensemble. En decembre 1696 (date de conception approximative), le duc de Choiseul était otage à Turin depuis le mois de septembre. Mais l’argument du duc de la Vallière ne tenait pas la route car le duc de Choiseul était revenu à Paris en janvier 1697 et la duchesse avait accouché en octobre 1697. Si on se fiait aux dates et faisant fi des faits que le couple s’était séparé quatre ans auparavant, l’enfant pouvait être légitime. Mais le duc de la Vallière rétorqua que le testament de son beau frère ne mentionnait que deux filles nées de son mariage et non de trois filles. De plus, l’existence d’Augustine Françoise n’avait jamais été mise en avant, non plus lors des pensions royales accordées par Louis XIV aux orphelines de Choiseul.

f10.highresHistoire de Augustine de Choiseul

Le Parlement saisi de la plainte de la jeune Augustine de Choiseul rendit son jugement le 13 avril 1726 (soit trois ans après le début de sa plainte) : la jeune fille était autorisée à faire la preuve des faits articulés : elle réussit à retrouver le relevé de sa naissance effectué par le médecin accoucheur et que détenait le fils de ce dernier. Le fait que le duc de Choiseul rendait toujours visite à son épouse (bien qu’ils fussent séparés) fut retenu par le Parlement, et le 18 juillet suiant elle fut déclarée fille légitime du duc et de la duchesse de Choiseul. Que son existence ait été tenu dans l’ombre ne niait pas sa légitimité.

En septembre 1726 Marie Françoise de Pompadour, marquise d’Hautefort décède en son chateau de Guise et fait d’Augustine Françoise de Choiseul (l’enfant qu’elle avait élevée) son héritière universelle.

Augustine de Choiseul devait malheureusement peu profiter de sa victoire et elle devait mourir de maladie en juillet 1728 à l’âge de trente ans et n’ayant jamais été mariée, certainement pulmonaire comme sa mère.

Un mois avant son décès, sa belle mère, Marie Bouthillier duchesse de Choiseul, était morte à l’âge de quatre vingt deux ans. Son oncle, le duc de la Vallière, qui n’avait cessé de suspecter sa naissance, répudia sa succession qui fut dévolue à son frère le marquis de la Vallière.

Le mystère concernant la naissance d’Augustine de Choiseul demeure : le duc de Choiseul fut il son père ? Le fait qu’il ne la mentionne pas dans ses deux testaments a incité bon nombre de contemporains a penser qu’il ne croyait pas être le géniteur de la troisième fille de son épouse. L’existence cachée de celle-ci aurait pu jouer en sa défaveur, mais le Parlement en jugea autrement. Hélas, elle devait mourir pulmonaire comme ses deux soeurs ainés et comme sa mère la duchesse de Choiseul qui mourut avec ses secrets….

Sources :

  • dictionnaire de jurisprudence et des arrêts, par Pierre J. Brillon

  • Mémoires de Saint Simon

  • Père Anselme

Descendants de Louise Gabrielle de La Baume Le Blanc

Jusqu’aux enfants.

Louise Gabrielle de La Baume Le Blanc, née en 1665, décédée le 7 novembre 1698 (à l’âge de 33 ans), dame du palais de la reine Marie Thérèse d’Autriche de 1681 à 1683.
Mariée le 30 juillet 1681 avec César Auguste, duc de Choiseul (3e, 1684), comte de Plessis Praslin (1675), vicomte de Saint Jean, né en 1637, décédé le 12 avril 1705, à Paris en son hotel rue Royale, inhumé le 14 avril 1705, aux Feuillants de la rue St Honoré (à l’âge de 68 ans), lieutenant général en 1677, dont

Total: 4 personnes (conjoints non compris).

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