Charles Louis Auguste Fouquet, duc de Belle Isle, duc de Gisors (1684-1761)

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1En 1759 portrait de Charles Louis Auguste Foucquet, duc de Belle Isle

Né à Villefranche de Rouergue le 22 septembre 1684,
baptisé à Villefranche de Rouergue le 24 septembre
Mort à Versailles le 26 janvier 1761
Enterré dans la collégiale de Vernon en compagnie de sa seconde épouse et de son fils aîné.

Duc de Gisors, dit de Belle Isle, Baron de Lézignan, Pennes et Castelnau de Montmirail, seigneur de Puylaurens et de Bisy, vicomte de Villemur, comte puis marquis (25 aout 1738) de Belle Isle, comte (25 août 1738) puis duc de Gisors (dit de Belle Isle) (mars /19 juillet 1742), pair de France (mai 1748-16 avril 1749)

 (Il a eu pour parrain l’évêque d’Agde Louis Fouquet, son grand oncle, et pour marraine, Louise-Marguerite de Béthune de Sully, femme de très-haut et très-puissant seigneur Monseigneur de Daillon du Lude, duc et pair, et grand-maître de l’artillerie).

Fils aîné des quatorze enfants de Louis Fouquet, marquis de Belle Isle, (né le 7 juin 1661 – mort le 25 aout 1738) qui quittera l’ordre de Malte pour se marier le 11 juin 1686 avec Catherine Agnès de Levis Charlus (née en 1660- morte le 12 juin 1729)

Ses frères et sœurs (ceux qui survécurent à la petite enfance) furent :

1-Marie Anne Madeleine (née en 1685- morte en 1743) épouse en décembre 1713 Marc Antoine Constantin Vallon, seigneur de Montmain.

2-Marie Madeleine (née en 1686 – morte le 13 novembre 1749) épouse le 20 avril 1722 Louis marquis de la Vieuville (1677- après 1722)

3- Louis Charles Armand, (né en 1693- tué le 19 juillet 1747 au col de l’Assiette), chevalier de Belle Isle, non marié.

4- Marie Anne ( ? – ?) religieuse de la Visitation à Moulins.

5- Marie Louise ( ? – ?) chanoinesse à l’abbaye de Poulangis.

Il est par son père, le petit fils de Nicolas Fouquet ou Foucquet surintendant des Finances (mort en 1680), tombé en disgrâce auprès du roi Louis XIV, qui saisit ses biens, et l’envoya finir sa vie en prison.

Il se marie deux fois :

a) Il épouse le 21 mai 1711 à l’église St Sulpice Marie Françoise Henriette de Durfort, comtesse de Bleignac (dite Melle de Civrac) (morte le 15 janvier 1723), fille unique de Charles de Durfort marquis de Civrac, comte de Bleignac, captal de Buch et sénéchal et gouverneur du pays de Bazadais (mort en 1682) et d’Angélique Acarie du Bourdet (morte après 1710).

Sans postérité de ce premier mariage.

b) Il épouse le 15 octobre 1729 Marie Casimire Thèrèse Geneviève Emmanuelle de Béthune Selles (née à Paris le 14 février 1709 – morte le 7 mars 1755 à Paris), veuve de François Rouxel de Médavy marquis de Grançey, lieutenant général des armées du roi et gouverneur de Dunkerque (mort en 1728) qu’elle avait épousé le 5 mars 1727 (sans enfants), fille ainée de Louis Marie Victoire de Béhune Selles, comte de Béhune, maréchal de camp des armées du roi (mort en 1744) et de sa première épouse Henriette d’Harcourt (morte en 1714)

Enfants nés du deuxième mariage :

1-Louis Marie comte de Gisors né le 27 mars 1732 à Metz, mort à Neuss de ses blessures le 26 juin 1758, sans postérité de son épouse Hélène Julie Rosalie Mazarini Mancini (née le 13 septembre 1740 et morte en 1780), fille du duc de Nivernais épousé le 23 mai 1753 au château de Marly. Il avait été fait colonel du régiment royal de la province de Barrois le 1er novembre 1745, colonel du régiment de Champagne le 1er février 1749 et gouverneur de Metz à la mort de son oncle. Sa veuve ne se remariera pas.

2-Louis Marie Victor, né en juin 1734, mort le 20 juin 1739 à Metz.

3-Marie Auguste, née vers 1736 – morte le 20 juin 1739 à Metz.

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Portrait de son grand père, Nicolas Foucquet, surintendant des Finances, le père du maréchal de Belle Isle était le plus jeune fils du surintendant

Lorsque le surintendant des Finances, Nicolas Fouquet tombe en disgrâce, est arrêté et emprisonné, ses fils sont déshérités. Son plus jeune fils, Louis Fouquet, tombe alors amoureux de Catherine Agnès de Lévis et l’épouse contre l’aval de sa famille à elle, qui la déshérite.

Sans le sou, le jeune couple est contraint de se réfugier en province à Villefranche en Rouergue, auprès de l’évêque d’Agde Louis Fouquet (frère du surintendant Nicolas Fouquet) et oncle du jeune marié.

St Simon parlera de ce mariage d’amour dans ses Mémoires :

… »Son mariage avec une soeur du duc de Lévi (je dis duc pour faire connaître l’alliance, car il ne le fut que trente ou trente-cinq ans depuis); ce mariage, dis-je, étrange, et encore plus étrangement fait, acheva de le mettre à l’aumône. Sa femme n’avait rien, et sa famille, bien loin de lui donner, fut plus de vingt ans sans vouloir ouïr parler ni d’elle ni de son mari. Ils furent réduits à vivre chez l’évêque d’Agde… »

Sur ce Louis Fouquet, marquis de Belle Isle et père du futur maréchal, St Simon dira :

… » le troisième, M. de Belle-Ile qui, non plus que son frère, n’a jamais pu obtenir aucune sorte d’emploi, qui n’a jamais paru à la cour, et presque aussi peu dans le monde, fort honnête homme aussi avec beaucoup d’esprit et de savoir. Je l’ai fort connu à cause de son fils. Il était sauvage au dernier point, et néanmoins de bonne compagnie, mais battu de ses malheurs. »

Etabli à Villefranche, c’est là que naît leur premier enfant, Charles Louis Auguste, le futur maréchal de Belle Isle, ainsi que tous ses frères et soeurs. L’évêque d’Agde (Louis Foucquet qui est son grand oncle) sera le parrain de Charles Louis Auguste.

Adolescent, Charles Louis Auguste se passionne pour les livres d’histoire, la guerre et les mathématiques. Sorti de l’Académie, il entre comme mousquetaire à l’âge de seize ans. Quelques années plus tard, il reçoit de la part du roi Louis XIV (qui n’avait aucune rancœur vis-à-vis des descendants du surintendant Foucquet) un régiment de Dragons. Il se signale au siège de Lille, où il reçoit une blessure dans la poitrine qui le fera souffrir toute sa vie. Il devient brigadier des armées du roi en novembre 1708, puis mestre de camp général des dragons le 5 juillet 1709 (jusqu’en juin 1736).

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Elévation du principal corps de logis du côté de la cour de l’hôtel de Belle-Isle, bâti par Bruant rue de Bourbon, faubourg Saint-Germain à Paris en 1752

En 1711, il se marie pour la première fois avec Marie Françoise Henriette de Durfort, la fille unique du marquis de Civrac, mariage qui restera stérile.

La Paix signée, le comte de Belle Isle se rend à la cour de Versailles et fut bien accueilli par le vieux roi et Mme de Maintenon. La mort du roi en 1715 accélère sa carrière : il devient maréchal de camp des armées du roi le 8 mars 1718, et gouverneur de Huningue le 22 mars 1719 (jusqu’au 9 mars 1733).

En 1719 il participe brillamment à la guerre d’Espagne et contribue à la prise de Fontarabie et de San Sebastian.

En 1723, il perd le 15 janvier sa première épouse, Marie Françoise Henriette de Durfort, comtesse de Bleignac qui ne lui a pas donné d’enfants.

La même année, le Régent meurt, et le duc de Bourbon prend le pouvoir. Ce dernier n’aime pas Belle Isle ni son frère et bientôt il va l’envoyer à la Bastille, lui et son frère le chevalier de Belle Isle, à cause de son association avec le ministre Leblanc (secrétaire d’Etat de la guerre). En effet, à l’âge de la quarantaine, Belle Isle avait souhaité se consacrer à ses affaires domestiques, notamment la construction d’un très bel hôtel particulier à Paris qui deviendra l’hôtel de Belle Isle.

Mais en 1723 éclate un scandale financier : le trésorier de la Caisse de l’Extraordinaire des Guerres fut convaincu de malversations, or le comte de Belle-Isle était très lié au ministre de la Guerre et il fut accusé “d’avoir diverti une partie des fonds de la caisse [..] et d’y avoir substitué des billets de banque dans le temps de leur discrédit”. Il fut arrêté en 1724 et embastillé en compagnie de son frère.

Après une année d’emprisonnement à la Bastille, il fut exilé, comme sa grand-mère. La lettre de cachet stipulait qu’il devait résider à plusieurs dizaines de lieues de Paris. Il parvint à négocier le choix de Nevers, plutôt que le Languedoc où le roi avait tout d’abord pensé le consigner. Il visita des connaissances bourbonnaises (son oncle était le duc de Lévis, frère de sa mère, dont le château était à Lurcy-Lévis) au cours de la période du 5 mai 1725 au 7 juin 1726.

Son frère, le chevalier de Belle-Isle l’accompagna tout au long de la durée de son exil. Apparemment dans le but de démontrer qu’il n’occupait pas son temps à des occupations de “lèse-majesté”, le comte de Belle-Isle tint un journal détaillé de faits tout à fait anodins. Il revient en grâce vers le milieu de l’année 1727 et il est nommé commandant dans les Trois Evêchés le 6 septembre 1727.

St Simon qui l’a bien connu à l’époque de la Régence le décrit alors ainsi :

L’aîné, grand, bien fait, poli, respectueux, entrant, insinuant et aussi honnête homme que le peut permettre l’ambition quand elle est effrénée, et telle était la sienne, avait précisément la sorte d’esprit dont il avait besoin pour la servir. Il n’en voulait point montrer, il ne lui en paraissait que pour plaire, jamais pour embarrasser, encore moins pour effrayer; un fonds naturel de douceur et de complaisance, une juste mesure entre l’aisance dans toutes ses manières et la retenue, un art infini, mais toujours caché dans ses propos et ses démarches, une insinuation délicate et rarement aperçue; une attention et une précaution continuelle dans tous ses pas et dans ses discours, jusqu’au langage des femmes et au badinage léger, lui ouvrirent une infinité de portes. Il ne négligea ni les cochères, ni les carrées, ni les rondes. Il voulait plaire au maître et aux valets, à la bourgeoise et au prêtre de paroisse ou de séminaire quand le hasard lui en faisait rencontrer, à plus forte raison au général et à son écuyer, aux ministres et aux derniers commis. Une accortise qui coulait de source, un langage toujours tout prêt et des langages de toutes les sortes, mais tous parés d’une naturelle simplicité, affable aux officiers, essentiellement officieux, mais avec choix et relativement à soi, et beaucoup de valeur sans aucune ostentation: tel fut Belle-Ile tant qu’il demeura in minoribus; sans se démentir en rien de ce caractère, il se développa davantage à mesure que la fortune l’éleva. C’est où nous n’en sommes pas encore; ce qu’il pratiqua dans tous les temps de sa vie fut une application infatigable à discerner ceux dont il pouvait avoir besoin, à ne rien oublier pour les gagner, et après les infatuer de lui avec les plus simples et les plus doux contours, à en tirer tous les avantages qu’il put, et à ne jamais faire un pas, une visite, même une partie ou un voyage de plaisir que par choix réfléchi, pour l’avancement de ses vues et de sa fortune, et chemin faisant, appliqué sans cesse à s’instruire de tout sans qu’il y parût le moins du monde

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Portrait de Marie Casimire Thérèse Geneviève Emmanuelle de Béthune Selles, maréchale de Belle Isle, sa 2ème épouse, par Quentin de La Tour

Le maréchal de Belle Isle avait un lien très étroit avec son frère Louis Charles Armand, le chevalier de Belle Isle.

St Simon relatera cette amitié entre les deux frères qui se n’arrêtera qu’à la mort du chevalier de Belle Isle en 1747 :

Les deux frères portèrent le nom de comte et de chevalier de Belle-Ile. Jamais le concours ensemble de tant d’ambition, d’esprit, d’art, de souplesse, de moyens de s’instruire, d’application de travail, d’industrie, d’expédients, d’insinuation, de suite, de projets, d’indomptable courage d’esprit et de cœur, ne s’est si complètement rencontré que dans ces deux frères, avec une union de sentiments et de volontés, c’est trop peu dire, une identité entre eux inébranlable: voilà ce qu’ils eurent de commun……tous deux solides en tout, marchant d’un pas égal à la grandeur, au commandement, à la pleine domination, aux richesses, à surmonter tout obstacle, en un mot, à régner sur le plus de créatures qu’ils s’appliquèrent sans relâche à se dévouer, et à dominer despotiquement sur gens, choses et pays que leurs emplois leur soumirent, et à gouverner généraux, seigneurs, magistrats, ministres dont ils pouvaient avoir besoin, toutes parties en quoi ils réussirent et excellèrent jusqu’à arriver à leurs fins par les puissances qui les craignaient et qui même les haïssaient…. »

Quant à Louis Charles Armand, le chevalier de Belle Isle, St Simon le décrit ainsi :

… » Le cadet plus froid, plus sec, plus sérieux, beaucoup moins agréable, se permettant plus, se contraignant moins, et paraissant moins aussi, peut-être plus d’esprit et de vue, mais moins juste, peut-être encore plus capable d’affaires et de détails domestiques, qu’il prit plus particulièrement

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Portrait de l’empereur Charles VII, Charles de Bavière (1697-1745)

En octobre 1729, il se remarie avec la veuve du comte de Graçey, Marie Casimire Thèrèse Geneviève Emmanuelle de Béthune Selles, qui n’a pas eu d’enfants de son précédent mariage, mais qui lui donnera trois enfants, tous nés à Metz où le couple s’installe dès la nomination de Charles Louis Auguste, en décembre 1731, en tant que lieutenant général. Il sera nommé gouverneur de la ville de Metz et du pays messin le 9 mars 1732 (et ce jusqu’au 9 mai 1753).

Lorsque la guerre éclate contre l’Autriche, il reçoit le commandement du corps d’armée qui doit agir sur la Moselle ; il s’empare de la ville de Trèves. Il garde pendant toute la campagne le commandement des troupes en Allemagne.

En 1735, il se rend à Versailles pour être décoré par le roi Louis XV de l’ordre du Saint Esprit et il y rencontre le cardinal de Fleury qui lui est favorable car ami de sa famille. Le comte de Belle Isle encourage ce dernier à ne pas se désister de ses prétentions sur la Lorraine.

Profitant de la paix, il se lance dans des « Mémoires » sur les pays qu’il a parcouru.

Le 25 août 1738, il devient marquis de Belle Isle.

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En 1743, portrait de Charles Louis Auguste Foucquet duc de Belle Isle, par Hyacinthe Rigaud

La mort de l’empereur Charles VI relance la guerre en Allemagne : il se rend comme ambassadeur plénipotentiaire à la diète de Francfort le 25 janvier 1741 pour l’élection du futur empereur : le candidat des français est l’électeur de Bavière, Charles. Belle Isle fera tout ce qui est en son pouvoir pour que ce dernier soit couronné. Sa stratégie est payante et le futur Charles VII n’est autre que Charles l’électeur de Bavière. Chacun s’accorde à reconnaître les efforts de Belle Ile quant à la nomination de l’électeur de Bavière à l’empire.

Cette ambassade valut au marquis de Belle Isle son élévation à la dignité de maréchal de France, à son retour à Paris, le 11 février 1741.

En juillet 1742, le marquis de Belle Isle devient duc de Gisors (dit de Belle Isle).

En 1742, il est mis à la tête de l’armée de Bohème et bat avec le maréchal de Broglie les Autrichiens à Sahal. A la nouvelle de la défection du roi de Prusse, il se jette dans Prague et se trouve bientôt enfermé dans Prague et assiégés par les Autrichiens.

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En 1748 portrait de Charles Louis Auguste Foucquet, duc de Belle Isle, par Quentin de la Tour

A l’hiver 1742, il parvient à s’échapper des murs de Prague, et il fait passer son armée sur les marais glacés en plein hiver, provoquant de nombreuses pertes parmi sa troupe. Plus tard, on lui reprochera d’avoir préféré la mort de ses hommes à la capitulation.

A Francfort, il retrouve l’empereur Charles VII qui le décore de l’ordre de la Toison d’or le 5 avril 1743, et le déclare prince du Saint Empire.

Il passe quelques temps en France pour soigner sa santé qui est fragile (toujours à cause de son ancienne blessure par balles à la poitrine) et il passe de nouveau en Allemagne, où par imprudence il est fait prisonnier par les Autrichiens, le 20 décembre 1743, alors qu’il fait changer les chevaux de son carrosse. Par précaution, ces derniers le livrent aux Anglais et il embarque pour l’Angleterre où il reste jusqu’en août 1744, et ce, malgré les demandes de libérations de la France prête à payer sa rançon.

Revenu en France en octobre 1744, il est nommé lieutenant général dans les duchés de Lorraine et de Bar ; le roi l’envoie l’année d’après en Provence pour repousser les Autrichiens et les troupes du roi de Sardaigne, à qui il fait repasser le Var en février 1747. La même année, son frère le chevalier de Belle Isle est tué le 19 juillet au col de l’Assiette.

En 1748, la paix met fin aux hostilités et il se rend à Versailles. Il est reçu au Parlement le 24 avril 1749.

En mars 1755, il perd sa deuxième épouse, Marie Casimire Thérèse Geneviève Emmanuelle de Béthune Selles, mère de ses trois enfants et une amie fidèle. A cette date, il ne lui reste que son fils Louis Marie, comte de Gisors (qui mourra prématurément trois ans plus tard). A la fin de l’année 1755, le roi le nomme le 30 décembre Commandant sur toutes les côtes de l’Océan.

En 1756, il est admis à l’Académie française et prononce un discours d’ouverture qui suscite l’admiration de tous.

Il jouit de la confiance du roi Louis XV qui le nomme ministre de la guerre le 16 mai 1756, puis secrétaire d’Etat à la guerre le 23 mars 1758 (titre qu’il gardera jusqu’à sa mort).

8Modèle de bâton proposé au roi par le maréchal de Belle Isle, ministre de la guerre

Les trois années de son administration furent marquées par les ordonnances les plus sages, notamment par celle qui régla les nominations aux régiments et arrêta l’abus qui mettait à la tête d’un corps le fils d’un duc et pair, et même d’un homme de la cour un peu favorisé lorsqu’il n’avait encore que douze ans. Le maréchal de Belle Isle empêcha ces nominations de « colonels à la bavette » : au duc de Broglie qui lui demandait un régiment à un très jeune aide de camp, le maréchal refusa en lui déclarant : « les batailles aguerrissent les jeunes gens, mais ne les forment pas ».

En 1758, il a le malheur de perdre son fils unique tué à la guerre alors qu’il chargeait bravement et inutilement l’ennemi à la bataille de Crefeld. Il ne lui reste alors aucun héritier.

Voltaire écrira au sujet de cette mort :

ce qui fut le plus remarquable dans cette journée du Crevelt, ce fut la perte du comte de Gisors, fils unique du maréchal de Belle Isle, blessé en combattant à la tête des carabiniers. C’était le jeune homme de la plus grand espérance, également instruit dans les affaires et dans l’art militaire, capable des grandes vues et des détails, d’une politesse égale à sa valeur, chéri à la cour et à l’armée…. »

Sur la mort de son fils, Belle Isle dira :

Un événement malheureux vient de m’enlever mon fils : cette perte m’afflige sensiblement, mais elle ne m’abat point. J’étais citoyen avant que d’être père, et je veux vivre encore pour être utile à mon Roi et à l’Etat – Testament politique, 1761.

En 1760, il fait établir une académie à Metz avec une rente annuelle de mille écus. Il demeurait à l’Hôtel de Belle Isle, rue Saint Dominique.

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Elévation d’une des ailes du côté de la grande cour -Coupe du principal corps de logis et élévation de l’aile sur la terrasse de l’hôtel de Belle-Isle, bâti par Bruant rue de Bourbon, faubourg Saint-Germain à Paris en 1752

Il meurt le 26 janvier 1761, usé par l’âge et le travail à l’âge de soixante sept ans.

Se décrivant, il dira de lui-même: … « j’ai fait des fautes, mais je n’ai jamais eu l’orgueil ridicule de ne pas en convenir

Le marquis d’Argenson le décrit ainsi dans ses Mémoires :

le maréchal de Belle Isle était naturellement froid, ses conversations n’étaient pas gaies, mais elles étaient instructives, il savait parler avec netteté et bien raconter un fait. Né sobre, il n’aima jamais ni le jeu ni la table. Mais il eut un penchant appuyé pour le beau sexe…… il était d’une taille élevée, bien fait, un peu maigre : il avait la distinction de l’élégance, quelque chose du gentilhomme dans le maintien, dans les manières et le geste. Ses yeux étaient bleus, grands, bien fendus, une bouche moyenne, un nez légèrement retroussé, des sourcils en arc, châtains et touffus, un front haut, un teint clair

Dans son testament, il donne au roi tous les biens qu’il avait reçu en échange de Belle Ile à la charge de payer ses dettes qui étaient considérables. Il est enterré auprès de son fils unique et de sa deuxième épouse dans la collégiale de Vernon.

Sources :

– Roglo.eu.

– Mémoires de St Simon.

– Mémoires du comte d’Argenson.

Descendants de Charles Louis Auguste Foucquet

Jusqu’aux enfants.

Charles Louis Auguste Foucquet, comte de Belle-Isle, baron de Baudemont (1728), duc de Gisors (1742), né le 22 septembre 1684, Villefranche-de-Rouergue (12, Aveyron), baptisé le 24 septembre 1684, Villefranche-de-Rouergue (12, Aveyron), décédé le 26 janvier 1761, Versailles (78, Yvelines), inhumé, Vernon (27, Eure) – collégiale Notre-Dame (à l’âge de 76 ans), militaire, diplomate.
Marié le 21 mai 1711, Saint Sulpice à Paris, avec Henriette de Durfort Civrac, née le 15 décembre 1678, décédée le 15 janvier 1723 (à l’âge de 44 ans).

Marié le 15 octobre 1729 avec Casimire de Béthune, née le 17 février 1709, Paris, décédée le 3 mars 1755, Paris, inhumée, Vernon (collégiale Notre Dame) Eure (à l’âge de 46 ans), dont

Total: 3 personnes (conjoints non compris).

 

2 réflexions sur « Charles Louis Auguste Fouquet, duc de Belle Isle, duc de Gisors (1684-1761) »

  1. Bonjour,
    Je lis “Charles de Durfort marquis de Civrac, comte de Bleignac, captal de Buch”.
    Je pense que c’est une erreur : Durfort n’est pas captal de Buch.
    Cordialement.
    R.Vialard

  2. Bonjour,
    Je vous invite à consulter “le grand dictionnaire historique” (lien ci-après à copier-coller) :
    http://books.google.fr/books?id=wwQ_AAAAcAAJ&pg=PT689&lpg=PT689&dq=Charles,+marquis+de+Civrac+%E2%88%9E+Ang%C3%A9lique+Acarie+du+Bourdet&source=bl&ots=_Po5uOeFsG&sig=XsEymrPVy-WD0SZt0dZ68F9ocOs&hl=fr&sa=X&ei=cfmUUuiREqOJ0AXxsICIAg&ved=0CFEQ6AEwCA#v=onepage&q=Charles%2C%20marquis%20de%20Civrac%20%E2%88%9E%20Ang%C3%A9lique%20Acarie%20du%20Bourdet&f=false

    où Charles de Durfort est mentionné marquis de Civrac, comte de Blagnac, baron de la Lande et captal de Buch…
    Cordialement

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