Louis Victor de Rochechouart de Mortemart, duc de Vivonne, duc de Mortemart (1636-1688)

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400px-Duke_of_Vivonne_mg_8134Frère de Madame de Montespan

Prince de Tonnay Charente, marquis de Moigneville et d’Everly, baron de Bray sur Seine, gouverneur de Champagne et de Brie, vice roi de Sicile.

Nait à Paris le 15 aout 1636,
Meurt à Chaillot le 15 septembre 1688.

Il est le seul fils de Gabriel de Rochechouart duc de Mortemart 1600-1675 et de Diane de Grandsaigne 1610-1666 (au milieu de quatre filles).

Il avait pour sœurs :

1- Françoise Athénais de Rochechouart de Mortemart, marquise de Montespan (née le 5 octobre 1640 à Lussac les Chateaux – morte le 27 mai 1707 à Bourbon l’Archambault), maîtresse du roi Louis XIV (à qui elle donnera sept enfants) ; elle épouse à Paris le 6 février 1663 Louis Henri de Pardaillan de Gondrin marquis de Montespan (1640-1701) dont elle se sépare ; ils auront ensemble deux enfants : Louis Antoine duc d’Antin (1665-1736) et Marie Christine (1663-1675).

francoiseathenaisderochechouartPortrait de la marquise de Montespan

2- Marie Christine de Rochechouart de Mortemart, religieuse à Chaillot.

3- Marie Madeleine Gabrielle de Rochechouart de Mortemart, abbesse de Fontevrault (née en 1645 à Paris – morte le 15 août 1704 à l’abbaye de Fontevrault), abbesse de Fontevrault.

 4- Gabrielle de Rochechouart de Mortemart (née en 1634 – morte le 12 septembre 1693), elle épouse le 31 mai 1655 au château de Quincey Claude Léonor Damas de Thianges, marquis de Thianges (1620-1702) dont elle aura cinq enfants.

Elevé comme enfant d’honneur auprès de Louis XIV. Sera l’un des compagnons du jeune roi et un de ses intimes bien avant la faveur de sa sœur la marquise de Montespan.

Son père lui donna dans sa maison un précepteur “sous lequel il fit les progrès qui l’ont rendu si célèbre à la cour et à la ville par le nombre intarissable de ses bons mots” dixit St Simon.

54084854Portrait de Bussy Rabutin

En 1654 il fait ses premières armes avec le titre de capitaine de chevau-légers du régiment du roi à l’attaque des lignes d’Arras. Il fut un temps sous les ordres de Roger de Bussy Rabutin (qui rapportera dans ses mémoires la bravoure du jeune homme devant Condé).

Les années suivantes, il se distingue aux sièges de Condé, Valenciennes.

Il épouse en septembre 1655 au château de Beynes Antoinette Louise de Mesmes, la fille unique de Henri de Mesmes, seigneur de Roissy et de son épouse Marie de la Vallée Fossey marquise d’Everly.

Elle a 14 ans, il en a 19. Son épouse mourra 21 ans après lui le 10 mars 1709 et sera enterrée à St Nicolas des Champs à Paris (dans la chapelle de Vivonne près de son fils unique).

A propos de la duchesse de Vivonne, St Simon disait :

… » C’était une femme de beaucoup d’esprit, dont la singularité était digne de s’allier aux Mortemart. Elle était extrêmement riche, et ces messieurs-là, qui régulièrement se ruinaient de père en fils, trouvaient aussi à se remplumer par de riches mariages. Mme de Vivonne avait été de tous les particuliers du roi qui ne pouvait s’en passer; mais il s’en fallait bien qu’il l’eût tant ni quand il voulait. Elle était haute, libre et capricieuse, ne se souciait de faveur ni de privante et ne voulait que son amusement. Mme de Montespan et Mme de Thianges la ménageaient, et elle les ménageait fort peu. C’était souvent entre elles des disputes et des scènes, excellentes. Elle aimait fort le jeu et y était furieuse même les dernières années de sa vie qu’elle fut dévote tant qu’elle put, et réduite, après avoir tout fricassé elle et son mari, mort dès 1688, à n’avoir presque rien qu’une grosse pension du roi, et à loger chez sort intendant avec un train fort court, où elle jouait peu et aux riens, et conserva toujours de la considération, mais laissa peu de regrets…..»

Ils eurent les enfants suivants : 5 filles et 1 fils :

1- Gabrielle (née 1656-morte à Beaumont les Tours le 24 octobre 1733) religieuse à Fontevrault en 1679 puis abbesse de Beaumont les Tours en octobre 1689.

2- Charlotte (née 1660- morte à Paris le 28 avril 1729) épouse le 28 février 1677 Henri de Lorraine duc d’Elbeuf (1661-1748).

3- Marie Elisabeth (née 1662- morte 5 mai 1718 à Paris) épouse le 19 mai 1693 Joseph François de la Croix marquis de Castries (1663-1728), elle fut dame d’atours de la duchesse d’Orléans.

4- Louis (né 1663- mort le 3 avril 1688) duc de Mortemart. Epouse à St Germain en Laye le 14 février 1679 la fille du ministre Colbert, Marie Anne Colbert (1665-morte le 14 janvier 1750). Il meurt à 25 ans laissant cinq enfants.

5- Louise Françoise (née 1664-morte 16 février 1742 à Fontevrault), abbesse de Fontevrault en 1704. En mai 1738 est nommée par Louis XV gouvernante des quatres filles du roi envoyées à Fontevrault ; reçoit un brevet de duchesse pour pouvoir s’asseoir en présence des Mesdames.

6- Gabrielle Victoire (née 1671-morte 23 avril 1740 à Paris) épouse le 12 septembre 1702 Alphonse de Créqui, comte de Canaples, duc de Lesdiguières (1626-1711), sans postérité.

En 1659, il est mestre de camp. Il demande à passer dans la Marine.

En 1664, il est maréchal de camp et accompagne le duc de Beaufort dans son expédition contre Gigeri sur la cote d’Afrique.

En 1665, il est nommé général des galères du Levant et lieutenant général des mers du Levant.

En 1667 et 1668, il fait les campagnes de Flandres sous les ordres du roi.

En 1668 : il est créé duc de Vivonne (duc à brevet).

En 1669, il joint les galères du roi à la flotte du duc de Beaufort, au secours des Vénitiens dans l’île de Candie. Le pape Clément IX lui accorde le titre de Général de la Sainte Eglise (lui permettant de porter dans l’écusson de ses armes, lui et sa postérité, le gonfalon de l’église en reconnaissance des services rendus).

En 1672, il se distingue au passage du Rhin sous les yeux du roi et est gravement blessé. Son cheval, appelé Jean Le Blanc, fit au milieu du fleuve un faux pas qui faillit renverser son maître dans les flots. “Tout beau, Jean Le Blanc, dit tranquillement Vivonne, voudrais-tu faire mourir en eau douce un général des galères?”. Au même moment, il reçut à l’épaule gauche un coup de feu dont il ne guérit jamais, et qui le força de porter toujours son bras en écharpe, mais il supportait gaiement cette disgrâce.

En 1673, il est expédié en Provence pour protéger les côtes de la Méditerranée contre les Hollandais.

En 1674 : il est nommé gouverneur de Champagne.

En 1675, il est envoyé en Sicile avec le titre de vice roi dans le but d’aider la ville de Messine qui s’est soulevée contre la domination espagnole. Il reprend successivement les villes de Taormina et la Scaletta. Aidé par Duquesne, il livre sur mer plusieurs combats fructueux contre les flottes hollandaises et espagnoles.

bbBombardement et prise d’Augusta au sud de Messine (23/08/1675)

Le 30 juillet 1675 il est nommé Maréchal de France.

En tant que vice roi de Sicile, il déclara à la population locale que le Roi Soleil n’a “rien de plus à cœur que le triomphe des victimes contre leurs oppresseurs” et qu’il s’engage à “les prendre définitivement sous sa puissante et amicale protection“. Aussi est-il fort surpris, en janvier 1678, quand le roi lui ordonne d’abandonner la place. La population locale s’était entre temps retournée contre ses défenseurs.

On reprocha à Vivonne d’avoir fermé les yeux sur les excès que commettaient les Français envers les Siciliens, ce qui entraîna un grand nombre d’assassinats contre les officiers français. Livré à la mollesse et aux plaisirs, malgré l’état déplorable de sa santé, le vice-roi de Sicile semblait jusqu’à un certain point autoriser l’indiscipline de ses troupes. Les Français évacueront Messine le 8 avril 1678 et Vivonne cessa de servir sur mer.

 bbvLe duc de Vivonne visite la “Galère Réale” en construction à Marseille

1678 : il fait la nouvelle campagne de Flandres sous les ordres de Monsieur, frère du roi.

Hors campagne, à Paris il succède à son père et devient devint Premier gentilhomme de la Chambre du Roi. Il mène la vie d’un courtisan voluptueux, devenant un des plus intimes du Roi-Soleil. Sa sœur, la marquise de Montespan est la maîtresse secrète du roi depuis quelques mois.

Vivonne était également très lié avec Molière, Boileau (qu’il présenta au roi en 1672), et La Fontaine.

Voltaire le met au nombre des hommes de la Cour qui avaient le plus de goût pour la lecture. “Mais à quoi sert de lire?” lui dit un jour le roi. Vivonne, qui était toujours le premier à plaisanter de son excessif embonpoint et qui avait de belles couleurs, répondit : “la lecture fait à l’esprit ce que vos perdrix, sire, font à mes joues“.

Le roi qui appréciait ses réparties lui dit un jour devant le duc d’Aumont qui avait aussi un embonpoint remarquable : “vous grossissez à vue d’œil, vous ne faites point assez d’exercice !”.

A quoi Vivonne répondit : “Ah, sire, c’est une médisance, il n’y a point de jour que je fasse au moins trois fois le tour de mon cousin d’Aumont“.

1679 : le 13 février il prête serment au Parlement en qualité de Duc de Mortemart et de Pair de France . Le même jour il cède son duché de Mortemart au profit de son fils. Son fils prête serment de fidélité à Louis XIV pour la charge de général des galères en survivance du duc de Vivonne, son père.

1688 : le 3 avril, le duc de Vivonne apprend la mort de son fils unique, Louis duc de Mortemart, avec qui il était faché. St Simon regrette la mort du jeune homme (il avait 25 ans) car c’était « un grand sujet et un fort honnête homme ».

Le 15 septembre 1688, le duc de Vivonne meurt prématurément à 52 ans, son corps usé par ses excès et ses blessures.

Concernant le duc de Vivonne, St Simon raconte :

…. »C’était l’homme le plus naturellement plaisant, et avec le plus d’esprit et de sel et le plus continuellement, dont j’ai ouï faire au feu roi cent contes meilleurs les uns que les autres qu’il se plaisait à raconter…. »

Mme de Sévigné ne l’aimait pas (elle lui avait attribué le surnom de “Gros Crevé” ) alors qu’il lui portait une affection assez sincère (il la surnommait “maman mignonne”).

En apprenant sa mort, Mme de Sévigné écrivit : “il est mort en un moment, dans un profond sommeil, et entre nous, aussi pourri de l’âme que du corps“, Vivonne n’étant pas reconnu comme un très bon catholique…

Bussy Rabutin n’est pas plus tendre à l’égard de Vivonne :

la mort de Vivonne ne m’a surpris ni faché. Je m’attendais bien qu’une maladie contractée à Naples, négligée dans les commencements, et peut être renouvelée à Paris, l’empêcherait de vieillir. Pour la facherie, après une étroite amitié entre lui et moi, mes disgrâces me l’avaient fait perdre, et je l’avais assez méprisé pour ne lui en avoir fait aucun reproche. Mais je le regardais comme un homme d’esprit, et de courage, qui avait un fort vilain coeur…

sources :

– dictionnaire de la noblesse, 1778, de François Alexandre Aubert de la Chesnaye.

– Galeries historiques du palais de Versailles, 1842.

– Article Wikipédia.

 

 

Descendants de Louis Victor de Rochechouart de Mortemart

Jusqu’aux petits-enfants.

Louis Victor de Rochechouart, duc de Mortemart (2e, 1675), duc de Vivonne (1668), prince de Tonnay-Charente (2e), né le 25 août 1636, Paris, 75, baptisé le 22 août 1643, chapelle de la Reine, Palais Royal, Paris, décédé le 15 septembre 1688, Chaillot, inhumé, église des Cordeliers à Poitiers (inhumé avec sa soeur la marquise de Montespan) (à l’âge de 52 ans), officier de cavalerie et de la Marine royale, général des galères, gouverneur de Champagne, vice-roi de Sicile, premier gentilhomme de la chambre du roi.
Marié le 9 septembre 1655, chateau de Beynes, avec Antoinette Louise de Mesmes, née peut-être le 16 avril 1641, décédée le 10 mars 1709, Lyons la Forêt (27), inhumée, Saint Nicolas des Champs (à l’âge de peut-être 67 ans), dont

Total: 16 personnes (conjoints non compris).

 

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