Mary Heneage (vers 1660- morte après 1729)

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henriettaheneageActrice londonienne

Mary Heneage par Peter Lely vers 1680

née en 1660 (peut être) à Londres
morte à Londres après 1729

La vie de Mary Heneage est mal connue. Elle arpentait les planches de théâtre de Londres, et n’avait que seize ans lorsqu’elle devint la maîtresse du turbulent William Cavendish, (qui deviendra le 4ème comte de Devonshire en novembre 1684) qui avait vingt ans de plus qu’elle. Le roi William III devait lui accorder le titre de 1er duc de Devonshire le 12 mai 1694.

William Cavendish était l’un des hommes les plus débauchés de la cour de Charles II, qui en comptait pourtant un certain nombre. Il s’enticha de Miss Heneage, et lui fit plusieurs enfants dont deux filles : Henrietta et Clare.

Il avait été marié très jeune (à vingt et un ans) à une héritière irlandaise ,Mary Butler, deuxième fille de James Butler duc d’Ormonde. Ce mariage sans amour avait pourtant produit cinq enfants, et Cavendish se révéla être un joueur acharné : il se mit à dépenser la dot de sa femme à tous les vents. On raconte qu’il perdit plus de 1 000 livres, en une nuit, lors d’une soirée de jeu à l’hôtel que tenait Hortense Mancini, duchesse de Mazarin, à Londres.

Il avait un tempérament colérique, et il était souvent impliqué dans des duels pour un motif souvent des plus futiles. Alors qu’il était en déplacement à Paris en juin 1669, et qu’il se précipitait dans les coulisses d’un théâtre pour porter ses encouragement à une belle actrice française, il se prit de querelle avec plusieurs officiers français qui l’attaquèrent en masse : il ne dut son salut qu’à son valet qui eut la présence d’esprit de le jeter dans la fosse des musiciens.

williamcavendish1stdukeofdevonshire4William Cavendish en 1675 par Godfrey Kneller

Même s’il entretenait une vie quasi maritale à Londres avec son actrice favorite, miss Heneage, il entretenait en parallèle plusieurs liaisons amoureuses : avec Barbara Berkeley, lady Elizabeth Howard (Mrs Felton), et lady Elizabeth Isham.

Au tout début de leur liaison, miss Heneage fut à l’origine d’un duel qui faillit coûter la vie à Cavendish : en novembre 1676, alors que la jeune actrice était sa maîtresse reconnue depuis l’été, l’amoureux se rendit à Court Ball où la belle Mary tenait un petit rôle dans une pièce de théâtre, et s’avisa de se tenir debout dans le public pour encourager vivement, de pleine voix, sa jeune amie.

Se faisant, Cavendish bouchait la vue d’un petit groupe de jeunes dames qui s’empressèrent de protester car les gestes et le bruit que faisait William Cavendish les empêchaient de suivre la pièce. Le ton monta entre Cavendish et les spectatrices offensées. Un officier irlandais, un certain M. Powre, remarqua alors à haute voix que si la dame qui protestait avait été miss Heneage, sa seigneurie aurait alors baissé d’un ton et aurait été plus civique en laissant le soin aux spectatrices de contempler le spectacle. Offensé que l’on mentionne le nom de sa jeune maîtresse, Cavendish traita l’irlandais de « rascal » et le provoqua en duel. Le duel eut lieu le lendemain et le témoin et second de Cavendish, lord Mohun, reçut une blessure mortelle à la poitrine, et mourut dans d’atroces souffrances plusieurs mois après le duel.

Pendant une quinzaine d’années, William Cavendish entretint miss Heneage, mais son œil lorgnait souvent du côté des autres actrices, tant et si bien que le roi Charles II interdit à sa maîtresse, Nell Gwynn, de répondre aux invitations suspectes de William Cavendish.

Tout en étant fidèle à sa réputation de débauché, il était devenu entre temps un membre du Parlement pour le Derbyshire et le comte de Devonshire à la mort de son père. De foi protestante, il réussit à composer avec le roi Charles II, mais ne s’entendit pas avec le frère de ce dernier, le roi James II qui lui administra une amende de 30 000 livres pour avoir osé se quereller en public à Whitehall avec le colonel Thomas Colpeper. Le roi l’emprisonna à la Tour de Londres jusqu’à ce qu’il paya une amende et qu’il s’engagea à régler la somme infligée.

Nell GwynnCharles II interdira à Nell Gwynn de fréquenter Cavendish

Peu résolu à se saigner pour un roi qu’il détestait, le comte de Devonshire fut un des sept pairs du royaume, qui le 30 juin 1688, invita William d’Orange à réclamer le trône d’Angleterre et il fit tout ce qu’il pu pour que se dernier soit couronné roi en tant que William III. Il participera activement à la révolution de 1688 qui chassa James II du royaume, et il fut l’un des piliers des règnes de William III, de la reine Mary et de la reine Anne.

Depuis bien longtemps, il n’était plus l’amant de miss Heneage qu’il avait cependant doté d’une jolie maison à Londres, et il s’était entiché d’une jeune actrice ,Anne Campion, âgée de dix huit ans. Lorsque cette dernière mourut brutalement à dix neuf ans, le 19 mai 1706, William Cavendish, âgé de soixante six ans, lui fit ériger un épitaphe décrivant les vertus de sa jeune amie trop tôt disparue.

A l’aube de sa vie, en 1707, il prit soin d’inclure miss Heneage dans son testament ainsi que les deux filles (encore en vie) qu’elle lui avait donné.

,,,Je lègue à Mary Heneage, domiciliée à Dover Street, la somme de 1 000 livres. Henrietta (Heneage) Huntingtower recevra la somme de 2 000 livres, et Clare Anson (autre fille naturelle), la somme de 500 livres….

Il s’éteignit laissant le souvenir d’un homme certes débauché, mais connaisseur en musique, passionné d’architecture et de peinture, et poète à ses heures.

John Macky le décrivit ainsi : « il fut l’un des plus superbes gentleman de son époque, très beau, qui aimait les dames et le théatre ; il eut une maison raffinée et des équipages magnifiques ; il était lui-même de haute taille, bien fait, avec un comportement de prince du sang. Il avait un sens de l’honneur aigu sauf lorsqu’il s’agissait de payer ses gens et ses créanciers ».

Mary Heneage mourut quelques années après le duc de Devonshire, mais cela faisait bien longtemps qu’elle ne faisait plus parler d’elle.

Leur fille, Henrietta fit part contre parler d’elle : bien que non reconnue par son père, elle se fit appeler Henrietta Heneage Cavendish et fit scandale à l’âge de seize ans en tombant amoureuse d’un jeune lord, Lionel Tollemache, lord Huntingtower, le fils aîné et héritier du 3ème comte de Dysart.

henriettacavendish2Henrietta Cavendish, lady Huntingtower by Godfrey Kneller en 1715

Les jeunes gens se marièrent clandestinement le 6 décembre 1706 (un an avant la mort du duc de Devonshire) alors que le jeune époux d’Henrietta avait, en vain tenter d’obtenir l’accord de son père : ce dernier refusera de reconnaître le mariage de son fils.

Deux ans plus tard, Henrietta devait donner naissance à un fils, Lionel qui deviendra le 4ème comte de Dysart. Quatre ans plus tard elle donnera naissance à sa fille Henrietta. Malheureusement, la même année, son époux mourut brusquement à l’âge de trente ans, sans avoir accéder au titre de comte de Dysart. Henrietta ne devait lui survivre que six ans, mourant à son tour, très jeune, à l’âge de vingt huit ans.

Il nous reste d’elle un très beau portrait de Godfrey Kneller, où elle apparaît en tenue de cavalière avec un tricorne posé sur la tête.

Sources :

– « the Devonshires : the story of a family and a nation » de Roy Hattersley.

Descendants de Mary Heneage

Jusqu’aux petits-enfants.

Mary Heneage, née vers 1670, décédée après 1707, actrice.
Relation avec William Cavendish, Baron Cavendish of Hardwick (4e), Earl of Devonshire (4e), Marquess of Hartington (1er, 12 mai 1694), Duke of Devonshire (1er, 12 mai 1694), né le 25 janvier 1640, décédé le 18 août 1707 (à l’âge de 67 ans), member of Parliament for Derbyshire (1661-1681) , Lord Lieutenant of Derbyshire (1692-1694): and of Nottinghamshire, dont

Total: 4 personnes (conjoints non compris).

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