Anne Mason countess of Macclesfield (1665-1753)

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(c) National Trust, Belton House; Supplied by The Public Catalogue FoundationDame d’honneur de la princesse Anne Stuart en 1698

Née en 1665 à Worcester Park, Surrey
Morte le 11 octobre 1753 à Londres

 

Les parents d’Anne Mason étaient issus de la petite noblesse de province du Hampshire. Son père, sir Richard Mason, avait une résidence à King’s Clere dans le Hampshire.

Il avait épousé en 1662 Anna Margaretta Long, dont le père, sir James Long, avait connu une longue carrière de soldat royaliste, et qui s’était notamment distingué en son temps en faisant brûler huit vieilles femmes, soupçonnées d’être des sorcières, au bûcher de Malmesbury. Le jeune couple devait avoir deux filles : l’aînée, Dorothy, naîtra en 1664, et deviendra l’une des plus belles femmes de la cour de William III, la deuxième, Anne, naîtra en 1665.

Dépourvue de beauté comme son aînée, Anne (décrite comme « quelconque ») avait cependant un fort tempérament, et une idée bien précise de sa future vie. Toutes jeunes, les deux filles Mason étaient bien conscientes qu’elles auraient du mal à se marier dans la haute aristocratie anglaise, même si la carrière politique de leur père allait crescendo.

En effet, sir Richard Mason prit possession du manoir de Sutton en 1669, et il en fera son principal lieu de résidence. Fidèle à Charles II, il obtiendra bientôt de nombreuses faveurs : il sera nommé Deuxième Contrôleur de la Maison du Roi, Commissaire du Master of the Horse en 1679, et entrera de plein pied dans la vie politique anglaise en devant membre du Parlement (député) en 1673 pour Yarmouth, puis membre du Parlement pour Bischop’s Castle (Shropshire) en 1680.

Portrait d’Anne Mason vicomtesse Brandon par William Wissing en 1687

Il obtiendra une position stratégique dans la maintenance de la Maison du Roi Charles II, en organisant le déplacement des voyages royaux, et en veillant quotidiennement au bon déroulement de la Maison Royale. Les deux filles de sir Richard, Anne et Dorothy furent donc élevées à la cour de Whitehall, à Londres, où la position de leur père leur permettait d’espérer un joli mariage. Contre toute attente, ce n’est pas Dorothy qui se maria la première (bien que les prétendants à sa main, éblouis par sa beauté, étaient légion), c’est la jeune Anne, qui la première, à dix huit ans, tombe amoureuse.

Son choix se porte sur un homme séduisant, qui a du sang français dans les veines par sa mère, et à qui est promis une belle carrière politique. L’homme qui fait battre le cœur d’Anne Mason et qu’elle va épouser le 18 juin 1683 à St Lawrence Jewry est Charles Gérard, 2ème vicomte Brandon.

La famille Gerard vient du Lancashire, et le père du futur marié, fut, pendant la guerre civile l’un des commandants royalistes les plus en vue de Charles 1er. Contraint à l’exil en France, il avait rapidement fait partie de la suite des partisans de la reine déchue, Henriette de France, veuve de Charles 1er, venue se réfugier en France auprès de son neveu Louis XIV. C’est là qu’il avait épousé l’une des filles d’un membre de la maisonnée française de la reine d’Angleterre, une dénommée Jeanne de Civelle.

(c) National Trust, Belton House; Supplied by The Public Catalogue FoundationRichard Mason, père d’Anna Mason par Jacob Huysmans

A la restauration, en 1660, lorsque Charles II (le fils d’Henriette de France) récupérera son trône, le couple Gerard et ses enfants retournèrent en Angleterre. Le futur 1er comte de Macclesfield (il deviendra comte en 1669) était devenu capitaine de la garde du roi en 1668, mais sa réputation n’était pas sans tache : il fut bientôt décrit comme un homme « sournois «  par ses adversaires, et soupçonné de malversations financières. Sa femme, Jeanne de Civelle, sera cependant nommée dame d’honneur de la reine Catherine de Bragance.

Son fils aîné, Charles Gerard, 2ème vicomte Brandon, était né à Paris et avait été naturalisé anglais en 1660, au retour de ses parents en Angleterre. Il avait embrassé la carrière des armes avec enthousiasme, et avait fait ses premières armes, en France, dans les troupes du prince de Condé. D’un physique agréable, téméraire, les Gerard (père et fils), qui étaient de foi protestante, avaient cependant entretenus une réputation déplorable de buveurs, et de querelleurs, bientôt ralliés à la cause du duc de Monmouth, qui représentait pour les Protestants l’unique héritier possible du trône, à l’inverse de James, duc d’York, le frère de Charles II qui était ouvertement de foi catholique, et son héritier naturel, faute de descendance légitime pour Charles II.

Mais le peuple et un certain nombre de nobles protestants, désiraient un roi protestant et tous les regards se tournaient pour l’avenir vers le bâtard, de Charles II, James duc de Monmouth aux dépens de James duc d’York, héritier légitime de son frère.

Lorsqu’il rencontre Anne Mason, le 2ème vicomte Brandon éblouit la jeune femme. Il possède une prestance et une séduction irrésistible. Il a six ans de plus qu’Anne Mason, mais sous des dehors agréables, il cache un tempérament exécrable et violent.

Portrait de Dorothy Mason, lady Brownlow en 1690 par Godfrey Kneller (sœur d’Anne Mason)

En mai 1676, ivre, et dans un accès de colère, il avait tué, à mains nues, l’un de ses valets dans St James Park. Condamné, puis pardonné par le roi, il était devenu l’un des principaux amis et partisans de James duc de Monmouth, fils illégitime de Charles II. Ils partageaient en effet les mêmes valeurs religieuses : ils sont tous les deux protestants et anti-catholiques.

Le plus étrange c’est qu’Anne vient d’une famille ultra catholique, mais il est fort probable que la dot de la demoiselle (12 000 livres) ait fortement incité Charles Gerard à fermer les yeux sur la religion de sa promise. Le mariage se fait avec les consentements des parents des deux jeunes gens, et bientôt le jeune couple s’installe dans la capitale.

Le mariage va bientôt se révéler être un désastre : trois semaines après celui-ci, Charles Gerard 2ème vicomte Brandon, est arrêté à son domicile, et envoyé à la Tour de Londres pour participation au complot de Rye House, un complot fomenté par les Protestants pour placer sur le trône Monmouth, le fils de Charles II.

Charles Gerard demeurera dans la Tour de Londres pendant quatre mois, pour être finalement relâché en novembre 1683. Avec seulement trois semaines de vie commune, le jeune couple aurait du repartir de bon pied, mais Anne Mason avait eu le temps de cerner la vraie personnalité de son mari. Pendant une année (1684) le couple fut en proie à de nombreuses querelles, jusqu’à ce qu’excédé, le mari d’Anne l’expédie chez son père, le 1er comte de Macclesfield, en se jurant de ne plus jamais faire vie commune avec elle.

cal01598Charles Gerard 2ème comte de Macclesfield, le mari d’Anna Mason

Au bout de deux semaines misérables chez son beau père, Anne décida de quitter Gerard House qui se trouvait dans Soho, et de retourner chez ses parents dans la maison familiale de Sutton à douze miles de Londres. Ses parents apprennent alors tout de sa mésaventure conjugale : son mari la délaisse parfois pendant des semaines, la laissant aux mains d’une domesticité qui se refuse à lui obéir, allant même jusqu’à négliger les besoins de la jeune femme lorsqu’elle est souffrante.

Outre ses parents, sa sœur aînée, Dorothy (toujours célibataire) l’accueille aussi à bras ouverts. La charge de leur père l’oblige à séjourner à Londres, où il est l’un des principaux témoins de la mort du roi Charles II, le 6 février 1685. Sa fille, Anne, est présente à ses côtés lors de la mort du souverain, puisqu’elle relatera dans une longue lettre à sa mère, les derniers moments du roi Charles II. Elle semble avoir revu son époux à l’occasion des funérailles du roi, mais ce dernier, intraitable, lui adressera une longue lettre le 2 mars 1685 où il réitère sa volonté de ne pas reprendre la vie commune avec elle. Sa lettre est un modèle d’hypocrisie masculine où il défend avec vigueur ses actes :

,,, »Madame, votre jeunesse et votre comportement déplacés ont souvent été l’excuse de votre attitude vis à vis de moi, mais j’ai percé votre vraie nature et votre malice qui a reçu le secours de votre mère pour médire de moi. A compter de ce moment, j’ai renoncé à vous pardonner, faisant ainsi de vous une victime, bien malgré moi, même si vous avez tout fait pour que chacun croit que je vous ai mal traité, voire battue, un comportement que je trouve abjecte, et que je me refuse à envisager, même si vos propos et votre attitude a donné à croire que je vous maltraitais physiquement. J’ai souvent du me faire violence face à vos provocations pour ne pas être le déclencheur d’un acte que j’aurais pu regretter. C’est ainsi que je me suis convaincu de ne pas stimuler votre provocation en vous offrant un silence implacable ou en évitant votre compagnie.,,,

Et il rajoute pour se donner bonne conscience :

,,,Vous avez entretenu des propos méprisants à mon égard et à celle de ma famille, parfois même en ma présence, et vous avez même mentionné que vous ne souhaitiez pas avoir d’enfants de moi, mais vous avez toujours proclamé être enceinte à chaque fois que j’étais hors de notre maison. Et maintenant, Madame, je suis bien résolue à vous donner la seule satisfaction que vous ayez exigé de moi, c’est à dire me séparer de vous, avec les conséquences qui s’en suivront pour vous même...

Tout juste âgée de vingt ans, Anne Mason, vicomtesse Brandon, est donc une femme rejetée publiquement par son mari.

A la fin de ce même mois de mars 1685, le père d’Anne Mason meurt, laissant tous ses biens à ses deux filles Dorothy et Anne.

La Tour de Londres, le mari d’Anne, Charles Gerard y fera de nombreux séjours

Politiquement, le frère du roi, James duc d’York, devient le nouveau roi d’Angleterre sous le nom de James II. Il doit faire face à la rébellion du duc de Monmouth en juin 1685, qui se lance follement à la conquête du trône, jusqu’à ce que ses troupes soient défaites, et qu’il soit arrêté et exécuté pour trahison le 15 juillet 1685.

Aussitôt, les tribunaux se mettent en branle pour condamner les partisans du défunt duc, et parmi ceux ci, figurent en bonne place, le mari d’Anne Mason et le père de celui-ci. En juillet 1685, le 1er comte de Macclesfield et son fils aîné, sont arrêtés, et enfermés à la Tour de Londres. En novembre, ils sont jugés pour haute trahison et condamnés à la peine de mort.

Contre toute attente, Anne Mason se rend à Whitehall, auprès du roi James II, et plaide pour la vie de son époux.

Elle engage ses bijoux pour que les conditions de détention de son mari s’améliorent. L’aimait elle encore ? Espérait elle ainsi qu’il reprendrait la vie commune ? Les larmes de la vicomtesse Brandon agirent en faveur de son mari : il fut relâché en janvier 1687, après seize mois d’emprisonnement, et le roi lui accordera un pardon royal le 31 août 1687. Conscient d’avoir échappé de peu à la décapitation, le mari d’Anne Mason va alors complètement retourner sa veste : dès sa délivrance, il va devenir l’un des supporters du roi James II.

Reconnaissant, le roi lui rendra les terres de son père, saisies lors de leur emprisonnement. Mais le 2ème vicomte Brandon refuse de reprendre la vie commune avec Anne, qui se morfond toujours à Sutton sur les terres de son père.

A cette époque, elle se relève difficilement d’une attaque de la variole, qui lui laissera des traces au visage, détruisant un peu plus le peu de beauté et de fraicheur qu’elle aurait pu avoir. Elle se console de ses déconvenues maritales en assistant au mariage de sa sœur aînée, Dorothy Mason, qui épouse le 27 juillet 1688 William Brownlow, qui deviendra le 4ème baron Brownlow en succédant à son frère en 1697.

NPG D11628; Anne Gerard (nÈe Mason), Countess of Macclesfield when Viscountess Brandon by John Smith, published by Edward Cooper, after William WissingAnna Mason par Willem Wissing en 1687

Son nouveau beau frère est un homme de bon sens, et il permet à Anne Mason de fréquenter régulièrement sa maison. Il l’autorise même à séjourner fréquemment chez eux. Les deux sœurs, Dorothy et Anne, seront vues souvent ensemble, dans les bals de la cour, ou lors de longues promenades à Rosamund’s Pond. La même année 1688, le roi James II doit fuir l’Angleterre ayant exaspéré par son comportement archi catholique tous les protestants du royaume. Les nobles du royaume font alors appel au gendre de James II, William d’Orange (un protestant, et l’époux de Mary, fille aînée de James II) pour qu’il vienne prendre possession du trône d’Angleterre.

Le prince d’Orange devient roi d’Angleterre très rapidement : il devient William III d’Angleterre, et Anne Mason en profite pour réclamer des terres ayant fait partie de sa dot, et que son mari détient toujours sous sa coupe. Elle profite du fait que Charles Gerard 2ème vicomte Brandon s’est déclaré pour James II, pour tenter de récupérer son bien. Hélas, son mari a encore une fois retournée sa veste, et il se déclare maintenant ouvertement pour le nouveau roi William, qui partage sa foi protestante. Anne est déboutée, et son époux est bientôt nommé par le nouveau gouvernement lord Lieutenant du Lancashire.

Dépitée, et ayant toujours une vie sociale active malgré son statut d’épouse reniée, Anne Mason entreprend de vivre pleinement sa vie de femme.

Elle commence par prendre pour amant, dans le courant de l’année 1690, Henry duc de Grafton. Il est le fils bâtard de Charles II et de Barbara Villiers, comtesse de Castlemaine, et a lui aussi rallié la cause de William d’Orange. Désireux de montrer sa valeur militaire, il s’embarque comme volontaire sous les ordres de lord Churchill, dans une expédition en Irlande, où il est gravement blessé de plusieurs balles de mousquet en tentant de gravir l’un des parapets de la ville de Cork, le 28 septembre 1690. Rapatrié sur Londres, il y meurt, suite à ses blessures, le 9 octobre 1690.

Deux ans plus tard, Anne Mason tombe follement amoureuse du plus grand débauché de Londres : il s’agit de Richard Savage vicomte Colchester (qui ne deviendra le 4ème comte Rivers qu’en 1694). Lui aussi a rallié la cause de William d’Orange, et il gravira rapidement les échelons à ses côtés.

La princesse Anne (future reine Anne) aura pour dame de compagnie Anne Mason comtesse de Macclesfield

Lorsqu’il rencontre Anne Mason, il est marié depuis 1679 avec Penelope Downes mais a délaissé son épouse dès la naissance de leur fille Elizabeth. Il a souvent plusieurs maîtresses en même temps, et laissera à sa mort une descendance naturelle assez impressionnante. En 1692, la liaison de la vicomtesse Brandon et du vicomte Colchester est de nature publique.

Anne est follement heureuse avec cet homme qui sait traiter les femmes avec beaucoup de galanterie, et qui l’a initié aux plaisirs de la chair. A vingt sept ans, la jeune femme revit avec un homme dont elle n’arrive pas à se séparer. Elle a mis de côté l’existence même de son mari jusqu’au jour où ce dernier devient, à la mort de son père, en 1694, le 2ème comte Macclesfield.

Anne, devient donc, de par son mariage, comtesse de Macclesfield. Or, ce nouveau titre tombe au plus mal, en effet, au cours de cette année 1694, Anne est enceinte de son amant Richard Savage (devenu depuis le 4ème comte Rivers), et s’apprête à devenir mère pour la première fois.

Elle accouche d’une petite fille, Anne, dans le plus grand secret en juillet 1695 ; puis, deux ans plus tard, elle donne naissance à un fils, Richard, et son désir d’anonymat est tel, qu’elle porte un masque qui lui couvre le visage lors de ses deux accouchements. Mais le monde de la cour est bien petit, et le mari d’Anne ne tarde pas à apprendre la naissance des bâtards de sa femme. Fou de rage, il demande le divorce devant un tribunal ecclésiastique, et pour faire bonne mesure, il demande aussi une procédure de divorce devant la chambre des Lords, à Londres, ce qu’aucun mari cocu n’avait osé faire jusqu’à maintenant.

Le 15 janvier 1698, le divorce est prononcé ; la réputation d’Anne Mason est en lambeaux, mais elle a toujours son amant à ses côtés, et certains membres de la cour grommellent que Macclesfield pourrait bien reconnaître les bâtards de sa femme, puisque lui même ne s’est pas gêné pour en semer à droite et à gauche. Mais les bâtards en question ne sont plus avec Anne, elle s’est empressée de les expédier à la campagne, où sa fille mourra bientôt en bas âge. Quant à son fils, Anne l’ignorera toute sa vie.

Rosamond’s Pond à St James Park (Londres) lieu favori de promenade de Anne Mason et de sa sœur Dorothy lady Brownlow

Le divorce d’Anne Mason comtesse de Macclesfield lui permet de récupérer sa dot, soit 12 000 à 25 000 livres. De plus, grâce à la notoriété de son amant auprès du roi, elle devient dame de compagnie de lady Anne, sœur de la reine Mary, qui deviendra la future reine Anne (en 1702).

A cette occasion l’un de ses contemporains la décrira ainsi : « la comtesse de Macclesfield est de taille moyenne, avec des joues bien rondes, mais dont le visage est défigurée par la variole. Elle a des lèvres pleines et sa chevelure est brune ; son teint est plutôt halé et ses yeux sont petits »,,

Elle est maintenant libre de se remarier, si elle le désire, mais hélas, pas avec son amant, qui est toujours marié. Et puis, leur relation amoureuse s’est transformée au fil des années en amitié sincère. Le comte Rivers ne cessera de l’épauler tout au long de leur vie, même s’il continue sa vie de débauche.

La fortune retrouvée d’Anne Mason va lui permettre de vaincre les dégâts qu’ont causé sa vie scandaleuse à sa réputation. Dans le courant de l’année 1700, elle voit souvent chez sa sœur Dorothy un jeune lieutenant colonel, de huit ans plus jeune qu’elle, qui se nomme Henry Brett. Ils se revoient souvent et s’apprécient, mais Anne hésite. C’est la mort de sa sœur Dorothy, en mai 1700, suite à l’accouchement dramatique de son sixième enfant, qui va précipiter les choses. La mort de sa sœur l’a dévastée, et elle se rapproche de lord Brett qui sait trouver les mots justes.

Dans le courant de l’année 1700 elle se remarie avec lord Henry Brett. Par une curieuse coïncidence, la sœur d’Henry, Henrietta Brett, épousera à la fin de la même année, en décembre 1700, William Bronwlow, le beau frère veuf d’Anne Mason, les jeunes enfants de Dorothy ayant besoin d’une mère.

Quatre ans après son deuxième mariage, Anne Mason donnera naissance, à l’âge de trente neuf ans, à sa fille Anna Margaretta Brett.

Le 5 novembre 1701, son premier époux, Charles Gérard, 2ème comte de Macclesfield meurt à l’âge de quarante deux ans. Il ne s’était jamais remarié, et n’ayant pas eu d’enfants, son titre se reportera sur la tête de son frère, Fitton Gerard. L’ancien époux d’Anne Mason avait terminé sa carrière en tant que vice amiral du Cheshire et du Lancashire.

Le 18 août 1712, c’est au tour de l’ancien amant d’Anne de mourir, à l’âge de cinquante deux ans : Richard Savage 4ème comte de Rivers avait fini sa carrière en devenant colonel des Royal Horse Guards, et vice amiral du Cheshire. N’ayant pas laissé d’héritier mâle, son titre ira à son cousin John, un prêtre catholique.

Anne Mason aurait pu finir sa vie paisiblement, mais elle dut affronter un autre scandale à la fin de sa vie.

Un certain Richard Savage, un poète, affirmera être l’enfant né de la liaison de lady Anne et du comte de Rivers. Il affirmera que sa mère avait tout fait pour cacher sa naissance, menaçant même sa vie, suite à une tentative d’enlèvement pour une déportation dans les Indes Occidentales. Anne Mason, maintenant lady Brett, refusera de le reconnaître comme son fils, et le considérera toujours comme un imposteur, déclarant que les deux enfants nés de sa liaison avec Richard Savage, étaient tous deux morts en bas age.

Néanmoins, le chantage prenant de l’ampleur et le scandale étant de nouveau à la porte de lady Anne, elle fut secouru par son neveu, John Brownlow 1er vicomte Tyrconnel (fils de sa sœur Dorothy) qui s’engagea à prendre chez lui Richard Savage, et de le pensionner pour 200 livres à l’année en échange de son silence. Mais en 1732, le vicomte Tyrconnel, à la suite d’une querelle, jeta le poète dehors. Ce dernier devait finir sa vie, emprisonné pour dettes, et il décèdera en prison en août 1743.

A cette date, Anne Mason lady Brett était toujours vivante. Elle avait vu mourir son époux en 1724, et elle eut la surprise et la consternation, d’assister à l’élévation de sa fille lady Anna Margaretta Brett au statut de maîtresse du roi d’Angleterre George 1er (alors âgé de soixante cinq ans). Décrite comme une beauté hispanique, la jeune fille sera la maîtresse du vieux roi jusqu’à la mort de ce dernier en 1727. Elle est surtout connue pour être la seule maîtresse anglaise de ce roi venu de Hanovre. Anna Margaretta Brett se mariera promptement en 1727 à William Leman 2ème baronet Leman, et mourra sans enfants en 1743.

C’est ainsi que lady Anne Mason aura vu mourir son amant, ses deux maris, et tous ses enfants lorsqu’elle décidera de rendre son dernier soupir le 11 octobre 1753 dans sa maison de Old Bond Street à Londres.

Elle avait quatre vingt huit ans.

 

La descendance de Anne Mason comtesse de Macclesfield :

 

 

1- de sa liaison avec Richard Savage, 4ème comte Rivers (1660-1712) :

  • Anne (née le 11 juillet 1695- morte semble t’il à l’age de quatre mois)

  • Richard (né le 16 janvier 1697 – mort jeune selon sa mère), or un homme du nom de Richard Savage, poète à ses heures, se présentera en 1712 proclamant être l’enfant batard de Anne Mason. Pour acheter son silence, le neveu d’Anne Mason, le vicomte Tyrconnel le prendra à son service. Il finira en prison pour dettes de jeux et mourra en aout 1743. Anne Mason ne le reconnaitra jamais comme son fils.

 

2- de son deuxième mariage avec Henry Brett 4ème baronet Bret ( (1677-1724) :

  • Anna Margaretta Brett (née en 1704- morte en 1743), elle deviendra à l’âge de vingt ans la maitresse du vieux roi George 1er d’Angleterre, et à la mort de ce dernier, elle épousera William 2ème baronet Leman (mort en 1741). Elle ne laissera aucune descendance.

 

 

Sources :

 

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