Louise Elisabeth de Bourbon Condé, Melle de Sens, Melle de Charolais, Princesse de Conti, comtesse de Sancerre (1698-1775)

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Née le 22 novembre 1693 à Versailles , baptisée à Versailles le 24 novembre 1698.
Morte le 27 mai 1775 à Paris

Fille de Louis III de Bourbon-Condé, prince de Condé (1668-1680), et de Louise Françoise de Bourbon (1673-1743), elle était par sa mère petite fille de Louis XIV et de Mme de Montespan.

Louise Elisabeth de Bourbon Condé était le troisième enfant du couple (sur 9 enfants) : ses frère et ses sœurs étaient :

– Marie Anne Eléonore Gabrielle de Bourbon Condé, Mademoiselle de Condé, Mademoiselle de Bourbon, née le 22 décembre 1690 à Versailles, morte le 30 aout 1760 à Villejuif, abbesse de Saint Antoine des Champs.

– Louis Henri Joseph de Bourbon Condé, prince de Condé, né le 18 aout 1692 à Versailles, mort le 27 janvier 1740 à Chantilly.
Il épouse en premières noces le 9 juillet 1713 à Versailles sa cousine : Marie Anne de Bourbon Conti (1689-1720) dont il n’aura pas d’enfants, et en deuxième noces Caroline de Hesse Rotenburg (1714-1741) .

– Louise Anne de Bourbon Condé, Melle de Charolais,  née le 23 juin 1695 à Versailles, et morte le 8 avril 1758 à Paris.
Elle ne se maria pas mais eut une longue liaison avec Louis François Armand Vignerot du Plessis, duc de Richelieu, dont elle partagera les faveurs avec sa cousine Charlotte Aglaé d’Orléans .

– Marie Anne de Bourbon Condé, Melle de Clermont, , née le 16 octobre 1697 à Paris, morte le 11 aout 1741 à Paris.
Surintendante de la maison de la reine Marie Lecszinska, elle épousera secrètement Louis de Melun (1694-1724) duc de Joyeuse en 1719.

– Charles de Bourbon Condé, comte de Charolais, né le 19 juin 1700 à Chantilly, mort le 23 juillet 1760 à Paris.
Il semble avoir épousé secrètement Jeanne de Valois de Saint Remy, une descendante de la branche batarde d’Henri II.

– Henriette Louise Marie Françoise Gabrielle de Bourbon Condé, Mademoiselle de Vermandois, née 15 janvier 1703 à Versailles, morte le 19 septembre 1772 à Beaumont les Tours, abbesse de l’abbaye de Beaumont les Tours en 1728.

– Elisabeth Thérèse Alexandrine de Bourbon Condé, Melle de Sens , née le 15 septembre 1705 à Paris, morte à Paris le 15 avril 1765. Non mariée.

– Louis Henri de Bourbon Condé, comte de Clermont, né le 15 juin 1709 à Versailles, mort le 16 juin 1771 à Versailles.
Il fut destiné à l’église et reçut le titre d’Abbé de Saint Germain des Prés, mais fut Grand Maitre de la Loge de France. Il épousera secrètement une danseuse d’opéra qui était sa maitresse depuis plusieurs années Melle Le Duc.

Elle épouse dans une double cérémonie (son frère épousera la sœur ainée de son futur époux) le 9 juillet 1713 dans la chapelle de Versailles, en présence de toute la cour le prince de Conti, qui est aussi son cousin : Louis Armand II de Bourbon Conti , né le 10 novembre 1695 à Versailles, et mort le 4 mai 1727 à Paris.


Portrait de Louis Armand II de Bourbon Conti, prince de Conti, dit “le singe vert” (voir son post à ce nom)

Le couple aura cinq enfants dont deux seulement parviendront à l’âge adulte :

* Louis de Bourbon Conti, né le 28 mars 1715 à Paris, mort le 1er août 1717 à Paris.
*Louis François de Bourbon, prince de Conti, né le 13 août 1717 à Paris, mort le 2 août 1776. Il épousera la dernière fille du Régent le 22 janvier 1732 Louise Diane d’Orléans (1716-1736).
* Louis Armand de Bourbon Conti, duc de Mercoeur, né à Paris le 19 août 1720, mort à Paris le 13 mai 1722.
* Charles de Bourbon Conti, comte d’Alais, né à Paris le 5 février 1722, mort le 7 août 1730 à Paris.
* Louise Henriette de Bourbon Conti,  née le 20 juin 1726 à Paris, morte à Paris le 9 février 1759. Elle épousera Louis Philippe d’Orléans (1725-1795) le 17 décembre 1743 et sera la mère de Philippe Egalité.

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Lorsqu’elle nait, Louise Elisabeth est la deuxième fille du couple (sa sœur ainée est une enfant attardée mentalement), et elle a déjà un frère qui sera le futur prince de Bourbon Condé. C’est une jolie fillette, intelligente et pleine de joie de vivre.

Elle reçoit le nom de Mademoiselle de Sens, puis de Mademoiselle de Charolais (qui sera pris plus tard par sa jeune sœur, Louise Anne). Son père, le duc de Bourbon, est un homme brutal et jaloux (comme le sera plus tard son propre époux) et sa mère, la duchesse de Bourbon, n’est autre que la fille légitime de Louis XIV et de la Montespan. Leur couple s’entend mal, et les deux époux se trompent mutuellement.

Le 24 novembre 1698, elle est baptisée dans la chapelle de Versailles en même temps que son frère Louis Henri et sa sœur Louise Anne.

A l’age de dix sept ans, sa mère commence à lui chercher un beau parti, et se met en tête de lui faire épouser Charles de Bourbon, duc de Berry , un des petit fils du roi Louis XIV. Mais la duchesse d’Orléans (sœur de la duchesse de Bourbon, et fille elle aussi de Louis XIV et de la Montespan) emporte le match et le duc de Berry épouse sa fille aînée, Marie Louise Elisabeth d’Orléans  qui devient duchesse de Berry.


Miniature représentant Louise Elisabeth de Bourbon Condé “en tenue de carnaval”

Le 9 juillet 1713, Louise Elisabeth de Bourbon Condé épouse son propre cousin Louis Armand II de Bourbon Conti à Versailles. Durant la même cérémonie, le frère de Louise Elisabeth, Louis Henri Joseph de Bourbon Condé épouse la propre sœur de Louis Armand II, Marie Anne de Bourbon Conti. Aucun de ces mariages ne sera heureux.

Son mari est de trois ans plus jeune qu’elle et est devenu prince de Conti en 1709, à la mort de son père. Il est aussi laid de corps que d’esprit : sa face est hideuse, il est bossu et va vite développer une obsession vis-à-vis de sa jeune épouse, qui est le charme incarné vis-à-vis de lui.

St Simon rapporte ce mariage dans ses Mémoires :

…Enfin les deux fiançailles se firent le samedi 8 juillet, sur le soir, dans le cabinet du roi, par le cardinal de Rohan, revenu exprès de Strasbourg, où il ne faisait que d’arriver. Mme la Duchesse et Mme la princesse de Conti n’y firent prier que les parents, mais jusqu’à un degré assez étendu. La foule ne laissa pas d’y être grande de tout ce qui ne l’avait pas été. Mlle de Charolais et Mlle de La Roche-sur-Yon portèrent la queue de la mante des deux fiancées. Le lendemain dimanche 9, le cardinal de Rohan dit la messe à midi dans la chapelle, en présence du roi et de toute la cour, et il y maria les deux princes et les deux princesses, qui furent mis tous quatre sous le même poêle. Il n’y eut point de dîner ni de plaisirs. Le soir, toute la maison royale, tous les princes et princesses du sang, M. et Mme du Maine et leurs deux fils, et M. le comte de Toulouse, soupèrent avec le roi chez lui. Il passa avec eux tous dans son cabinet, au sortir de table; et un quart d’heure après il descendit dans l’appartement de feu M. le Prince, que Mme la Princesse avait conservé entier, et qui était double. Les deux noces y couchèrent; le roi donna la chemise aux deux mariés, et Mme la duchesse de Berry aux deux mariées. Ce ne fut pas sans prodiguer à l’une des deux ses plus perçants dédains. Le lendemain lundi, après dîner, le roi retourna au même appartement voir les deux mariées chacune sur son lit, où toute la cour abonda le reste de la journée. Dès le soir M. le prince de Conti entra après le souper dans le cabinet du roi, jusqu’à son coucher, comme mari de sa petite-fille, privilége attaché uniquement à cette qualité. M. le Duc avait près de quatre ans moins que sa nouvelle épouse, et M. le prince de Conti deux moins que la sienne…..

Portrait (« en Diane »)

En août 1716, elle soigne courageusement son mari lorsqu’il fut atteint de la petite vérole. Quelque temps plus tard, elle est elle-même atteinte de la petite vérole. Son mariage n’en fût pas moins malheureux. Non seulement le prince trompait sa femme ouvertement, mais encore, à demi-fou, il faisait preuve d’une jalousie maladive et violente.

Nonobstant, elle savait faire montre de suffisamment de courage et de fierté pour dire à son mari :” souvenez vous que je puis faire des princes du sang sans vous alors que vous ne pouvez en faire sans moi.”

Mme Palatine dira d’elle dans ses Mémoires vers 1719 :

C’est une personne pleine de charme, et l’exemple vivant que la grâce est supérieure à la beauté. Lorsqu’elle se décide à se montrer agréable, il est impossible de lui résister. Ses manières sont fascinantes, elle est pleine de gentillesse, et n’a jamais la moindre mauvaise humeurs et dit toujours les choses les plus gentilles et les plus obligeantes. Il est regrettable qu’elle n’est pas entourée de personnes plus vertueuses, car elle possède une nature profondément bonne, mais elle est gâtée par la mauvaise compagnie dont elle s’entoure. Elle a une espèce de fou pour mari, qui a été très mal élevé et les exemples qu’elle a sous les yeux tous les jours sont si persistant qu’ils ont fini par la corrompre, et faire en sorte qu’elle se soucie peu de sa réputation, qui n’est pas bonne. Ses manières élégantes et gracieuses sont un délice pour les étrangers. Par-dessus tout les Bavarois sont tombés amoureux d’elle, de même que le prince Ragotzky, mais elle a fini par le dégoûter avec sa coqueterie. Elle n’aime pas son mari, et ne peut l’aimer d’autant qu’il est aussi laid physiquement que de tempérament. Ce n’est pas seulement son visage qui est hideux, mais toute sa personne est effrayante et déformée. Elle l’a terrifié en plaçant des mousquets et des épées près de son lit, et l’a assuré que s’il s’avisait de venir à elle avec ses pistolets chargés, elle prendrait le fusil et lui tirerait dessus, et si par malheur elle devait le manquer, elle se rabattrait sur l’épée pour lui tomber dessus. Depuis ce moment, il a cessé de porté ses pistolets chargés sur lui. Son mari la nargue, et l’a tant fait pleuré qu’elle a perdu son enfant, et sa santé est de nouveau chancelante…

En effet, la princesse, de son côté, n’avait pas tardé à prendre pour amant Philippe Charles marquis de La Fare (1687-1752) , un cavalier de belle allure, futur maréchal de France, sans prendre la peine de dissimuler cette liaison. On le soupçonnera d’être le vrai père de Louis François Ier de Bourbon-Conti, qui n’avait pas hérité de la bosse des Conti.

Philippe Charles marquis de la Fare, son amant

Conti se mit à battre sa femme et l’on dût à deux reprises appeler un chirurgien.

Elle finit par s’enfuir, enceinte de sept mois, pour se réfugier chez sa mère, puis dans un couvent. Le prince en appela au Parlement pour tenter de récupérer sa femme. Celle-ci annonce son intention de le quitter, et menace de se présenter nue devant les juges si ceux-ci la contraigne à regagner le domicile de son mari. Les parisiens s’amusent de ces tribulations conjugales qui font le bonheur des humoristes.

De guerre lasse, Louise Elisabeth finit par réintégrer le domicile conjugal, l’Hôtel de Conti, en 1725. Conti commença par l’enfermer dans son château de L’Isle-Adam, mais elle finit par le convaincre de rentrer à Paris en 1727 car elle est enceinte et souhaite accoucher à Paris.


château de l’Isle Adam, résidence des Bourbon Conti

Mais bientôt la vie conjugale de la princesse de Conti s’achève, car souffrant d’une fluxion de poitrine, le prince ne tarda pas à mourir. Il meurt d’une fluxion de poitrine à l’hôtel de Conti le 4 mai 1727, âgé de trente et un ans. Louise Elisabeth est alors connue sous le titre de Madame la princesse de Conti dernière douairière (ou troisième douairière) pour la distinguer des autres princesses de Conti (Marie Anne de Bourbon, fille de Louis XIV et la Vallière qui mourra en 1739 ; et Marie Thérèse de Bourbon Condé, sa belle mère, qui mourra en 1732).

Devenue veuve à trente quatre ans, Louise Elisabeth de Bourbon Condé profite pleinement de la cour à Versailles, et en profite pour bien marier son fils : en 1732, la princesse douairière maria son fils à sa cousine Louise Diane d’Orléans (1716-1736), fille du feu régent ce qui permit la réconciliation des branches cadettes de la famille de France, rivales depuis la fin du règne de Louis XIV.


Portrait en 1731 par Noel Nicolas Coypel (« en vénus »)

En 1734, l’architecte Nicolas Simonnet aménagea pour la princesse l’hôtel de La Vrillière, no 14 rue Saint-Dominique à Paris.

En 1743, elle acquiert le château de Voisins près de Louveciennes qui sera démoli plus tard, et reconstruit. La même année, elle marie sa fille, âgée de dix sept ans, Louise Henriette de Bourbon Conti, le 17 décembre à Louis Philippe d’Orléans duc de Chartres, futur duc d’Orléans. Ils seront les parents de Philippe Egalité.

En 1745, elle accepta de présenter officiellement à la Cour Madame de Pompadour, le roi réglant en échange le montant de ses dettes. Elle sera présente lors du bal en honneur du mariage de l’infante Marie Thérèse d’Espagne avec le Dauphin de France en 1745.


sa signature en 1753

Louise Elisabeth de Bourbon Condé, princesse de Conti meurt à l’age de quatre vingt un an dans son hôtel à Paris le 27 mai 1775. Elle est enterrée dans l’église St Sulpice à Paris.

Anecdote sur Louise Elisabeth de Bourbon Condé, princesse de Conti s’initiant à l’imprimerie :

La princesse de Conti possédait une belle bibliothèque, qui fut vendue après sa mort en 1775.

.…”Vers 1730, se réunissait au château de Véretz en Touraine une petite cour aristocratique aux mœurs affranchies qui s’inscrit dans un courant de libéralisation des esprits et des mœurs en prolongement de la Régence. Les personnalités principales en étaient le duc d’Aiguillon (1683–1750) et la princesse de Conti (1693-1775).

Armand-Louis de Vignerot-Duplessis Richelieu, duc d’Aiguillon, appartenait à la famille aristocratique qui s’était formée sous la protection du cardinal. La famille d’Aiguillon avait acquis le fief de Véretz de l’abbé de Rancé, le réformateur de la Trappe. Louise-Elisabeth de Bourbon, dite Mademoiselle de Charolais, puis de Bourbon, était, par son père, la petite-fille du Grand Condé et petite-fille de Louis XIV par sa mère, fille naturelle du roi et de Madame de Montespan. Elle avait épousé Louis-Armand II de Bourbon, prince de Conti (dit le Singe), auquel l’avaient unie des liens assez lâches et dont elle fut veuve dès 1727.

Avec l’abbé de Grécourt, ces deux habitués de Véretz avaient publié à Rouen en 1728 la Suite de la Nouvelle Cyropédie ou Réflexion de Cyrus sur ses voyages. En 1730, la princesse de Conti avait installé au Palais-Bourbon à Paris une imprimerie privée où elle imprima un recueil provocant d’anas réunis par l’abbé de Grécourt, Maranzakiniana. Dans les mêmes années, en 1727, une autre imprimerie privée aristocratique avait été créée par le marquis de Lassay et la grande duchesse de Bouillon au château de Lassay (actuel département de la Mayenne) où fut imprimé un Recueil de différentes choses….” (extrait de “bibliothèque Condé).

Sources :
– bibliothèque de Condé.
– Wikipedia UK
– base Roglo.
– dictionnaire de la noblesse de Aubert de la Chesnaye.

 

Descendants de Louise-Elisabeth de Bourbon-Condé (mademoiselle de Sens)

Jusqu’aux petits-enfants.

Louise-Elisabeth de Bourbon-Condé, princesse de Conti, née le 22 novembre 1693, Versailles (78, Yvelines), baptisée le 24 novembre 1698, en la chapelle du château de Versailles (78, Yvelines), décédée le 27 mai 1775, Paris (75), inhumée, église St Sulpice à Paris (à l’âge de 81 ans).
Mariée le 9 juillet 1713, Versailles (78), avec Louis-Armand II de Bourbon-Conti, prince de Conti, duc de Mercoeur, né le 10 novembre 1695, Versailles (78), baptisé le 30 juin 1704, Versaille (78) (Chapelle royale du château), décédé le 4 mai 1727, Paris (75) (à l’âge de 31 ans), gouverneur du Poitou, dont

Relation avec Marie Claude Gaucher, née en 1747, Charleville, décédée, dont

Relation en 1761 avec Louise-Jeanne de Durfort, duchesse de Mazarin et de La Meilleraye, née le 1er septembre 1735, Paris, décédée le 17 mars 1781, Paris, France, inhumée, Chilly (à l’âge de 45 ans), dame pour accompagner Madame Adélaïde de 1756 à 1760, dont

avec Ne N, dont

Total: 14 personnes (conjoints non compris).

 

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